NETTALI.COM  - Les litiges fonciers au Sénégal constituent une bombe qui peut exploser à tout. Conviction du rappeur Kilifeu. Pour ce membre du mouvement "Y'en a marre", le Président Macky Sall ne peut pas ignorer une telle réalité. 

Le siège du mouvement "Y'en a marre" a accueilli ce mardi une conférence de presse des représentants des populations de Dougar. Cette localité où de violents affrontements ont opposé, cette semaine, forces de l’ordre et jeunes qui s'opposent à la démolition de leurs habitations au profit d'un promoteur privé marocain. Le face-à-face avec les journalistes auquel a pris Guy Marius Sagna de "Frapp-France dégage" a servi de tribune au rappeur Kilifeu pour alerter sur le danger que constituent les nombreux conflits fonciers au Sénégal. Des conflits qui menacent, selon lui, la cohésion nationale.

"Le Président Macky Sall ne peut pas ignorer que le Sénégal est assis sur une bombe appelée conflits fonciers. Si elle n'est pas désamorcée, cette bombe va exploser. Et elle risque de faire de nombreux dégâts", prévient Kilifeu. Avant de poursuivre : "Si la cohésion nationale est une préoccupation pour nous qui n'avons aucune responsabilité, il devrait en être de même pour lui le chef de l’Etat. C'est pourquoi nous l'interpellons directement." "Nous avons rencontré différents services de l'Etat qui lui ont rendu compte", dit-il. Non sans inviter le président de la République à cesser de faire la sourde oreille.

Parlant précisément du cas de Dougar, Kilifeu estime qu’il s'agit d'un conflit un peu particulier. "Les populations de Dougar sont venues contacter Y'en a marre et Frapp. Il y a deux semaines, il y a eu de violents affrontements entre les jeunes et les gendarmes. Nous avons rencontré le colonel de la Descos qui avait promis qu'il n'y aurait pas de démolitions, que les personnes arrêtées allaient être libérées et que les négociations allaient se poursuivre. Mais on a le sentiment d'avoir été endormis", fustige Kilifeu qui accuse des autorités comme le préfet de Rufisque d'être de "véritables bandits fonciers".