NETTALI.COM - “Mon combat pour le Sénégal : de l’université au cœur des politiques publiques’’. C’est l’intitulé du livre de l’ex-ministre du Développement social d’abord sous le magistère de Diouf, puis ministre chargée de la Femme et de l’Enfant. Ndioro Ndiaye, dans un entretien avec Enquête, où elle reproduit les grandes lignes de son autobiographie, est revenue sur ce fameux voyage à Podor, lorsqu’elle a failli perdre la vie. Alors ministre, elle était en tournée et l’avion, menaçait de tomber. Curieusement, le monomoteur était une propriété de TransAir
Interrogée sur ce voyage à Podor qui a failli virer au pire, Ndioro Ndiaye explique : « J’ai pris ici un avion qui n’était pas en panne pour aller inaugurer les groupes électrogènes d’un village qui n’avait pas d’électricité, depuis l’indépendance. Je devais rentrer vite le lendemain, parce que j’avais une émission à la RTS. Je devais parler du rachat de la dette du Sénégal. A peine a-t-on décollé j’ai vu une lumière rouge sur le tableau de bord. J’ai attiré l’attention du pilote et il m’a dit qu’il y avait un problème, que l’avion ne répondait plus. Il m’a dit qu’on était à 2000 mille, je pense, d’altitude et que l’avion risquait de tomber. Je lui ai demandé de faire des cercles concentriques, de tourner en rond pour diminuer l’altitude. Quand le pilote a atteint la limite, on a brusquement atterri. L’avion a continué sa vitesse. Il roulait très rapidement. Mon seul problème, c’était qu’on rencontre un arbre. Heureusement, l’avion s’est brusquement arrêté au pied d’un arbre. Je suis descendue pieds nus et on courait tous dans la brousse, parce que j’avais peur que l’avion explose. Quand je suis rentrée, pendant un mois, je ne portais pas de chaussures, parce que j’avais des épines enfoncées dans la plante du pied. Le pilote avait pu parler dans son poste et avertir le gouverneur ».
Ndioro Ndiaye de poursuivre son récit : « Djibo Kâ était le ministre de l’Intérieur et quand il a été informé, il a dit aux agents de sécurité, c’est qui le ministre du Développement social. On lui a dit Ndioro Ndiaye. Il leur a dit : c’est vous qui allez le dire à Abdou Diouf et Habib Thiam. Il les a quand même avertis et ils m’ont envoyé l’avion de l’Armée française. Mais, ma maman qui a été informée, entre temps, ne voulait pas que je revienne par avion ».
L’ex-ministre va surprendre son monde en citant TransAir. « Vous savez la compagnie TransAir là, leur premier accident n’est pas celui survenu de retour du Burkina. Leur premier accident, c’est avec le monomoteur qu’il nous avait loué. Habib Thiam m’a envoyé lui un avion de Sénégal Air, alors que j’étais déjà partie, en prenant la route. L’avion a trouvé de jeunes enseignants de l’UGB et cet avion a fait un crash, ici à Yoff. Ils sont tous morts. Jusqu’à présent, quand j’en parle, j’ai des frissons », dit-elle des décennies après.
« Cette histoire ne vous a pas paru trop bizarre pour être naturelle, n’avez-vous pas pensé à des faits mystiques ? » relance Enquête. « Non, c’était tellement extraordinaire. Non, ce n’est pas possible. C’est Dieu qui en avait décidé ainsi. On ne peut pas faire çà avec du mystique », répond l’ex-ministre.