NETTALI-COM - Le Pdg de l’Iseg a comparu ce mercredi 9 juin 2021, à la barre du tribunal correctionnel de Dakar. Mamadou Diop est attrait à la barre, suite à une citation directe servie à lui par sa seconde épouse Aissatou Seydi qui l’accuse de faux et usage de faux en écriture privée et escroquerie à jugement. La dame lui réclame 500 millions de dommages et intérêts, Diop Iseg demande à son tour 100 millions de F Cfa pour citation abusive.
« Je l’ai traduit en justice car il a confectionné un faux document avec lequel il m’accuse d’avoir fait un détournement d’objectif, notamment l’achat d’un immeuble pour l’établissement», a déclaré Aïssatou Seydi, pour justifier les raisons de la procédure qu’elle a initiée contre son époux, Mamadou Diop. A l’en croire, le Président directeur général de l’Iseg a confectionné un procès-verbal en vue d'obtenir une pré-notation sur l’immeuble 9023 qu’elle considère comme sa propriété. Pour étayer ses propos, elle a confié que la réunion du conseil d’administration durant laquelle l’acquisition d’immeubles dont celui litigieux était à l’ordre du jour, ne s’est jamais tenue. Et si tant est qu’elle a eu lieu, elle n’y a pas assisté et n’a jamais signé le PV brandi par Diop Iseg dans la procédure judiciaire à l’origine de la pré-notation de l’immeuble. Toujours au sujet dudit immeuble, elle rétorque au juge l’avoir acquis à hauteur de 140 millions de francs CFA avec ses propres moyens. Toutefois, elle est revenue sur ses déclarations en alléguant que c’est un don.
Mamadou Diop a toutefois contesté ses allégations et affirmé que le document est bel et bien authentique et que la rencontre s’est tenue le 15 janvier 2014. « Quand j’étais en prison, elle a usé de subterfuges pour s’approprier l’immeuble en question. Étant mon épouse, je lui avais remis les chèques de l’Iseg. C’est avec ces chèques qu’elle a payé », se défend le prévenu.
Poursuivant, il précise : « en quittant la maison, elle a emporté toutes mes affaires. Mais elle a oublié un sac là-bas et c’est dans ce sac que j’ai trouvé ce Pv dont elle allègue la fausseté. Elle a aussi fait disparaître tous mes documents dont ceux d’une centaine de terrains ».
Un des témoins cité, Isamaël Sonko déclarera toutefois à la barre « Je n’ai jamais assisté à une réunion du conseil d’administration. Je ne suis pas membre du conseil. J’ai appris que l’Iseg a acquis un immeuble. Je n’ai pas assisté à une réunion où on a parlé d’acquisition d’immeuble ». Un témoignage rejeté par Mamadou Diop qui l’accuse d’être de mèche avec la partie civile.
Confortés par ce témoignage, les conseils de la dame estiment que le faux est manifeste. « On peut discuter de tout mais pas de la grossièreté du document. On a poursuivi pour faux car on nous a remis ce document où on a noté des irrégularités. Ce document n’a été produit ni en original, ni en copie certifiée conforme. Et Diop se retranche derrière le fait qu’il ne garde rien », a fulminé Me Bamba Cissé. Il a ainsi réclamé 500 millions de francs CFA pour dédommager leur cliente.
Après que le parquet a requis l’application de la loi, la défense a plaidé le renvoi de leur client des fins de la poursuite. « La partie civile a été directrice de l’Iseg. En vertu de son pouvoir, elle devait faire la préparation de remise des diplômes de la 15e promotion. Elle devait également assurer l’implantation des campus dans les régions. On n’a pas contesté la remise des diplômes, ni l’implantation des campus, mais on a contesté l’acquisition d’un immeuble. Au lieu d’assister son époux qui était en détention de mars 2020 à juillet 2020, elle a fait un faux manifeste qui lui a valu d’être sous contrôle judiciaire », s’est désolé Me Alioune Sawaré. Avant de poursuivre : « Elle était mandatée pour acheter ces deux immeubles. Ce qu’elle conteste. La vente a été conclue le 20 avril 2020 quand Diop était en prison ».
Me Moussa Sarr de renchérir que l’action de la partie civile est mal dirigée car son client n’est pas l’auteur du faux. « En matière pénale, lorsqu’on poursuit quelqu’un pour faux, il doit confectionner ce faux. Le Pv prétendument qualifié de faux, est établi par Alioune Ndiaye qui est décédé. La responsabilité pénale est une responsabilité personnelle. Donc l’action est éteinte », poursuit-il avant de réclamer la somme de 100 millions de F Cfa pour citation abusive.
L’affaire mise en délibéré, le jugement sera rendu le 23 juin.