NETTALI.COM – La bataille de Dakar aura lieu, c’est une certitude. Mais ce que l’on ignore, ce sera avec quelles armes et quels schémas d’alliances. C’est la grande cacophonie en direction des prochaines élections locales. Non seulement la majorité est minée par des rivalités apparemment insurmontables, mais, même l’opposition n’échappe pas à cette règle de la division.
L’enjeu en vaut le jeu. Dakar est au centre d’intenses manœuvres souterraines en direction des prochaines échéances électorales. Alors que des dignitaires de la communauté léloue, dont le Grand Serigne de Dakar, Abdoulaye Makhtar Diop et l’imam ratib de la Grande Mosquée, Alioune Moussa Samb, jettent leur dévolu sur des fils du terroir comme Abdoulaye Diouf Sarr et son collègue ministre Alioune Ndoye de Dakar-Plateau, Moustapha Diakhaté évoque des dérives ethnicistes, qui pourraient menacer la cohésion nationale.
En clair, invité à l’émission « Grand-Place » sur Walf Tv, mercredi soir, 16 juin, l’ancien chef de cabinet du président de la République a interpellé ce dernier pour qu’il recadre ces dignitaires lébous. Diakhaté n’a pas manqué de condamner le silence suspect des ministres Abdoulaye Diouf Sarr et Alioune Ndoye. L’ancien président du groupe parlementaire Benno bokk yakaar condamne la démarche d’autant plus que, pense-t-il, « les Lébous sont des hommes très hospitaliers ».
Malgré tout, il est nécessaire de se demander si Moustapha Diakhaté, qui vient de lancer une pétition contre une 3e candidature du président Macky Sall, n’a pas lui également son candidat à Dakar. Il est soupçonné de rouler pour l’ancien ministre des Affaires étrangères Amadou Ba. Des supputations que Diakhaté avait démenties au cours d’une émission, alors qu’il était interrogé sur sa proximité avec l’ex-argentier de l’Etat ainsi que des accointances politiques.
Ce dernier est décidemment pris en cible. Invité à l’émission « Faram Facce » sur TFM, Mame Mbaye Niang, qui déclare sa candidature à la Ville de Dakar, n’a pas raté Amadou Ba. L’ex-ministre de la Jeunesse reproche à l’ex-argentier de l’Etat de n’avoir pas fait montre de solidarité gouvernementale, quand il fut accusé dans l’affaire PRODAC. Selon Mame Mbaye, le silence de Amadou Ba est révélateur, puisque, argumente-t-il, « ce sont ses services » qui l’ont accusé à tort et il n’a pas réagi. « J’ai été au gouvernement pendant six ans, je sais comment fonctionne un ministère. Rien ne peut se faire sans que le ministre ne soit au courant », déclare l’actuel chef de cabinet du chef de l’Etat. En réalité, déduit-il, ses déboires ont commencé quand il a osé remettre en cause la légitimité de Amadou Ba pour diriger Dakar. Pourtant, confie Mame Mbaye Niang, à la veille des Législatives de 2017, c’était la ministre Maïmouna Ndoye Seck et lui-même qu’ils avaient révélé à Amadou Ba qu’il était tête de liste de Dakar. Une manière de souligner que l’ancien ministre de l’Economie et des Finances n’avait aucune maitrise sur l’agenda de la majorité dans la capitale. Qui plus est, revendique Mame Mbaye Niang, à l’époque, il était le premier responsable de l’Apr à oser, avec Youssou Ndour, sillonner les rues de Dakar pour battre campagne, alors que Barthelemy Dias avait, selon ses dires, menacé de perturber toute manifestation de Benno bokk yakaar pour les besoins de ces élections-là.
Barthelemy Dias a-t-il recueilli l’accord de Khalifa Sall en déclarant sa candidature pour conquérir la ville de Dakar ? En tout cas, Khalifa mentionne qu’au sein de « Taxawu Dakar » aucune option n’est encore retenue. Pendant ce temps, c’est le guerre des trois entre Soham Wardini, Bamba Fall et Barth’. Précieux soutien de Ousmane Sonko, l’actuel maire de Mermoz-Sacré-Cœur compterait sur Pastef pour devenir l’édile de la capitale en 2022.
Même Pape Diop, maire de 2002 à 2009, a été proposé candidat par la Fédération départementale de Dakar de son parti, jeudi dernier.
En définitive, Dakar est au centre de toutes les convoitises. Les citoyens de la capitale se dirigent vers des élections qui seront âprement disputées. Et il sera difficile pour les Augures de dresser des pronostics. Pour le moment, c’est la grande incertitude.