NETTALI.COM – Combattu par des organisations de défense des droits de l’homme pour son rôle dans le dispositif de sécurité durant les évènements de juin 2011, Arona Sy, recalé après s’être classé major suite à un concours très sélect, est à six mois de la retraite.
Le quotidien "Enquête" a déniché celui qui a été surnommé “Jack Bauer’’. En clair, la livraison de ce mardi 29 juin du journal donne des nouvelles du commissaire divisionnaire de classe exceptionnelle Arona Sy, un des piliers de la sécurité publique, durant toute la période chaude ayant précédé l’élection présidentielle de 2012, qui avait vu tomber le chantre du libéralisme en Afrique, Abdoulaye Wade. Ce dernier, qui a connu une longue traversée du désert, est à six mois de la retraite.
Nos confrères de "Enquête", de relever qu’entre Arona Sy et les ONG, c’est du “je t’aime, moi non plus’’. Sorti premier d’un concours international très sélectif à la suite du départ de Wade, M. Sy a été sévèrement combattu par des organisations de la société civile, alors même que l’Etat semblait l’avoir absous de tous les péchés dont il était accusé. Il a finalement été recalé. Un officier précise : “Ce qui n’a pas été suffisamment dit, c’est que c’est l’Etat même qui avait autorisé sa candidature, parce qu’on savait ses qualités et ses états de service irréprochables. Après le concours international, il a été le meilleur. Mais le gouvernement a voulu faire plaisir aux ONG qui ne pensaient qu’à leurs intérêts, leur propre promotion. Mais qu’à cela ne tienne ! Arona est un croyant et a vécu tout ça dans la dignité. Il est d’une foi que rien, ni personne ne peut ébranler’’.
D’après les interlocuteurs du journal, l’ancien patron du commissariat central de Dakar en voulait moins aux ONG qu’à l’Etat qu’il s’est efforcé de servir avec loyauté durant toute sa carrière. En ce qui concerne les ONG, le flic rapporte : “Arona les surnommait ‘Ibrahimovich’. Il disait que les ONG sont comme Ibrahimovich, quand il était au Paris Saint-Germain. Il est fort avec les faibles, mais faible avec les forts.’’
Il est récemment, revenu aux affaires, grâce à sa nomination au poste de directeur de l’Inspection des services de sécurité au ministère de l’Intérieur. Seydi Gassama n’avait pas perdu du temps pour dénoncer avec vigueur ce qu’il considérait comme un scandale. “C’est une grosse déception, disait-il au micro de Pape Allé Niang. Après les évènements de 2012, il y avait même des plaintes contre lui. Ces plaintes ont été déposées notamment par la famille de Mamadou Diop. Finalement, le tribunal s’était limité à condamner les agents, en laissant en rade leur chef. Et il n’était pas que dans son bureau à donner des instructions. Il était sur le terrain, au front avec ses hommes. Donc, on ne peut le dédouaner de toute responsabilité… Tant que les plaintes qui le visaient ne sont pas vidées, on ne doit lui donner aucun poste opérationnel’’.