NETTALI.COM - Le président de la Chambre des notaires du Sénégal a profité de l’atelier de renforcement des capacités des notaires sur le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme pour indiquer que l'immobilier est l'un des domaines de prédilection des délinquants financiers.
Le président de la Chambre des notaires du Sénégal pointe l’ineffectivité de la bancarisation. « Les gens préfèrent garder leur argent. Il y a aussi un manque de sanction et une défaillance vers ces effets de paiements. Il y a beaucoup des émissions de chèques sans provision. Ce qui renforce cela est qu’on ait dépénalisé cette opération», a déclaré le président de la Chambre des notaires du Sénégal tout en soulignant qu'il y a même des sociétés structurées qui demandent d’être payées en espèces.
Poursuivant, Me Alioune Ka a ajouté que le secteur informel constitue aussi un problème. « Les flux financiers se font main à main. Ce sont des éléments propices à ce blanchiment d’argent. Il y a également les grands événements religieux qui sont des portes d’entrées de ces activités de blanchiment. Des milliards circulent et on ne se sait pas toujours leur provenance », prévient-il.
Par ailleurs, le président de la Chambre des notaires du Sénégal a profité de l’atelier pour déclarer que la majorité des transactions immobilières ne passe pas par leurs offices. « Aujourd’hui, le constat est fait que la majorité des transactions immobilières ne passe pas par nos offices puisqu’elles portent sur les terres du domaine national. Lesquelles normalement ne devraient pas s’opérer puisque le domaine national est inaliénable et imprescriptible ».
Mais, poursuit-il : « malheureusement par le biais d’artifices juridiques ces transactions se font sous la forme de cession d’impenses qui, quelques fois, n’existent même pas et permettent à des personnes d’entretenir des activités illicites portant sur des remises de fond contre ces terres et évidemment ces opérations passent comme lettre à la poste ».
A l’en croire, l’un des domaines de prédilection des délinquants financiers porte sur l’immobilier. Et comme les collectivités décentralisées n’ont pas de moyens, de capacités et les compétences techniques pour faire les vérifications, c’est une niche absolue de blanchiment d’argent.