NETTALI.COM - En direction des élections locales, il y a des négociations en messe basse du côté de l’opposition sénégalaise pour étudier le meilleur format de candidature sur fond de recomposition politique.
La livraison du jour du quotidien Enquête ouvre un large dossier sur les négociations souterraines, au sein de l’opposition sénégalaise, en direction des prochaines locales. Selon le journal, plusieurs questions essentielles restent en suspens. "Avec qui Taxawu est en discussion ? Sur quelles modalités les alliances vont se nouer ? ", s’interroge le journal, qui se laisse convaincre : "Pour l’heure, c’est l’omerta. Chez Khalifa Ababacar Sall, on semble surtout miser sur le cheval FRN (Front de résistance nationale), une structure qui regroupe essentiellement des partis politiques de l’opposition. Pendant ce temps, Pastef et les sonkoiste, eux, ont jeté leur dévolu sur le M2D (Mouvement pour la défense de la démocratie), entité regroupant aussi bien des partis politiques que des mouvements citoyens ".
A en croire notre source, des deux côtés, ça manœuvre ferme pour avoir le contrôle de l’opposition. Même si le bruit court que les leaders de fait des deux blocs se parlent, d’autres voix relativisent et parlent plutôt de rumeurs. A Pastef, l’entourage ne semble guère au même niveau d’information sur ce qui se trame au sommet. Selon ce responsable, les deux leaders ne sont pas en contact formel. Il insiste : “La dernière fois qu’ils se sont vus, c’est Ousmane qui était allé le voir, mais pour lui présenter ses condoléances. Les gens ne font qu’inventer des choses. A Pastef, ce que je puis vous dire, c’est qu’à ce jour, il n’y a pas eu de réunion pour parler de ça. Nous étions occupés par autre chose.’’
Malgré ces assurances, d’autres voix du Pastef soutiennent qu’il y a effectivement contact direct entre les deux hommes qui se parlent. Parmi les possibles écueils, il y a la mairie de Dakar, convoitée par Barthélémy Dias, mais dont le procès en appel contre la famille de Ndiaga Diouf n’est toujours pas vidé.
Pas loin de cette dualité entre le FRN dont une bonne partie est sous la coupe réglée de Khalifa et le M2D entièrement acquis à Sonko, le Parti démocratique sénégalais (PDS) semble un peu en retard dans la guerre pour les alliances.
Aussi, les libéraux ne se font pas d’illusions. Le FRN d’aujourd’hui est loin de celui qu’ils avaient eux-mêmes porté sur les fonts baptismaux. Le cordon ombilical, formé par Oumar Sarr, Me El Hadj Amadou Sall et Mamadou Diop Decroix s’étant coupé depuis belle lurette. Mais en politiques aguerris, les partisans de Wade ont pris les devants, en misant sur un travail à la base, même s’ils continuent de garder un œil sur les tractations au sein du FRN. Une chose est sûre, selon ce responsable libéral, une entente au sommet sera très difficile à mettre en œuvre. “Chacun veut diriger, incarner le leadership de l’opposition. Or, il n’y a pas eu d’élections valables pour déterminer le leader de cette opposition. Il y a des choses que le PDS n’acceptera jamais. Certaines localités, on ne les laissera à personne. Et je pense qu’il doit en être comme ça dans toutes les localités. On met en avant le candidat de l’opposition le mieux placé. Autrement, nous allons droit vers le mur’’, souligne-t-il non sans préciser que ceci reste son avis.