NETTALI.COM – Selon le professeur Babacar Diop, « le Sénégal a quitté une trajectoire de démocratie pour entrer dans une trajectoire de dictature ». Le leader du parti Fds, qui a accordé un long entretien à Enquête, dit qu’il n’attend pas grand-chose du conseil constitutionnel, au sujet de la modification du Code pénal intervenue dernièrement.
« Je n’attends pas personnellement grand-chose du Conseil constitutionnel », déclare Babcar Diop, au sujet de la modification du Code pénal intervenu dernièrement. « Je fais confiance à la rue. Le M2D doit travailler cela. Nous avons eu des acquis au mois de février. Aujourd’hui, le grand défi est d’organiser le M2D, sinon il sera simplement une révolte éphémère et ce sera un gâchis énorme », déclare le leader du parti Fds.
Précisant sa pensée, il détaille : « Il y a d’abord le contexte. C’est arrivé quelques mois après les évènements de de février et mars. Macky Sall avec sa stratégie de mettre en place une démocratie sans adversaire a voulu instrumentaliser la justice pour liquider Ousmane Sonko comme il a réussi à le faire en 2019 avec Messieurs Karim Wade et Khalifa Sall. Le peuple s’est opposé. Après ces manifestations du peuple contre le projet cynique de Macky Sall, on a vu le ministre de l’Intérieur monter au créneau pour traiter les manifestants de terrorisme. Il a attaqué et insulté son peuple de manière irresponsable Quelques mois après, ce même Gouvernement revient à l’Assemblée nationale pour voter des lois pour lutter contre le terrorisme, une loi qui est un fourre-tout. Elle permet de poursuivre demain des manifestants et de les condamner pour terrorisme. Elle montre que le Sénégal a quitté une trajectoire de démocratie pour entrer dans une trajectoire de dictature. Il y a 4 indicateurs qui montrent que nous allons sur une trajectoire autoritaire. Il y a le rejet des règles démocratiques. Le deuxième indicateur est la contestation de la légitimité de l’opposition politique. Le troisième est l’encouragement à la violence. Le dernier est la propension à voter des lois liberticides contre l’opposition et les médias. Nous sommes dans une récession démocratique ».