NETTALI.COM - « J’ai toujours estimé que la démocratie que nous avons au niveau des élections locales est une démocratie tronquée » ! C'est l'avis de Dr Abdourahmane Diouf, invité du Jury du dimanche.
Pour l’ancien porte-parole de Rewmi, la décentralisation au Sénégal n’est pas réelle et il se demande même, parfois, pourquoi les gens se battent pour être maire. Ce, d’autant plus que la décentralisation ne donne pas de pouvoir au maire pour avoir un bilan. « Je ne connais pas une ville au Sénégal qui peut se prévaloir du bilan d’un maire parce que le maire a bien travaillé. Les bilans des maires sont les résultats des politiques étatiques. Nous avons un État très jacobin, très centralisateur qui ne donne pas une parcelle de pouvoir nécessaire aux collectivités territoriales. Donc la plupart des maires ne veulent être maire que pour des raisons égotiques en sachant qu’ils n’ont pas les moyens de mettre en exergue une politique territoriale adaptée », souligne-t-il.
Il ajoute : « aujourd’hui, on a transféré des compétences aux maires sans leur donner les moyens. Et même dans le cadre du partenariat public-privé, mis en place en 2014, les maires ne peuvent pas dérouler certains projets sans l'appui de l’Exécutif. L’État instrumentalise les collectivités locales en fonction de ses intérêts politiques ».
Par ailleurs, Abdourahmane Diouf a réaffirmé qu’il a un parti politique en gestation qui sera officiellement mis en place le 30 octobre 2021. Mais il y a de fortes probabilités que son parti ne participe pas aux prochaines élections locales. « Nous ne sommes pas dans une logique de course pour nous positionner dans une élection locale. Notre parti que nous sommes en train de créer pourrait, si les militants le décident, enjamber les élections locales », renseigne-t-il. Cependant, il a fait savoir que Rufisque est une ville qui l’intéresse et il observe tout ce qui s’y fait.