NETTALI.COM -Les actes de vandalisme commis par les potaches dans certains établissements, mercredi 15 juillet à la fin de l’année, scolaire seront punis, si on en croit le ministre de l’Education nationale Mamadou Talla.
Au moment où les lauréates des miss sciences et mathématiques s’apprêtaient à recevoir leurs prix, la population Sénégalaise a assisté à des scènes de vandalisme commis par des élèves dans certains établissements du pays. Ce mercredi, à la sortie des salles de classe, des élèves se sont mis à déchirer leurs cahiers ; d’autres à mettre de l’huile sur leurs blouses. Des vidéos révèlent ces actes sur le net. Un fait inédit qui interpelle la population et les autorités en charge du secteur. Justement, hier, lors de la cérémonie de remise des prix aux miss sciences et mathématiques, le ministre de l’Education nationale, Mamadou Talla, a été interpellé sur la question, a annoncé des sanctions.
Il a en effet renseigné que le ministère est en train d’identifier les personnes responsables. "Nous lançons un appel aux élèves, enseignants pour que l’école demeure un lieu d’éducation. Cela, nous l’avons condamné. Nous sommes dans une société assez complexe. Les élèves qui ont terminé leur année scolaire étaient contents ; ils se sont livrés à des actes que nous condamnons. Nous n’acceptons pas cela. Nous sommes un symbole pour la République’", a déclaré le ministre dans les colonnes du journal Enquête.
‘’Les élèves n'ont plus goût aux études’’
Madame Dièye, professeur au Cem Serigne Ahmet Sy Malick à Dakar Plateau qui a assisté à cette scène dans l’établissement où elle enseigne, dit avoir été choquée. Même si, elle tente de donner une explication : "Les élèves, à la limite, étaient fatigués. Ils n’en pouvaient plus de rester dans les classes avec la chaleur. Aussi, on peut citer d’autres facteurs comme les vacances qui s’annonçaient. Quelque part, il y a l’esprit enfantin", déclare-t-elle. Non, sans condamner cet acte. Elle est d’avis d’ailleurs qu’il y a lieu de s’alarmer car les actes posés ne sont que la face visible de l’iceberg. "Tous les jours, les professeurs sont confrontés à ces genres de problèmes, d’agressions en classes. Cette génération n’est plus animée par les études. Ils n'ont plus goût aux études ; c’est malheureux. Je pense la responsabilité est partagée entre les parents qui ont démissionné ; l’école qui a perdu toute sa valeur et les élèves qui n’en veulent plus. Ce serait vraiment dommage que l’école Sénégalaise périsse comme ça’’, s’offusque-t-elle.
Le professeur invite les gouvernants à trouver des solutions à cette situation, "pour contenir cette hémorragie qui devient un danger pour tous’'. Pour le cas de son école, elle renseigne qu’ils ont pu contenir les élèves, car ils se sont organisés de telle sorte qu’ils ne trainent pas dans la cour, après avoir composé. "Dehors, ils ont déchiré leurs uniformes et versé de l’huile sur les cahiers et tenues", se désole M Dièye. Qui annonce que des sanctions vont tomber, parce que certains ont été identifiés. Avant de poursuivre : "Des élèves menaçaient les vigiles, se battaient avec eux. On les a identifiés et en conseil des classes, on en parlera. C’est notamment les élèves de la cinquième, sixième, parce qu’ils sont précoces et d’autres ont dépassé l’âge d’être au collège qui posent beaucoup de problèmes".
La désolation des parents
Du côté des parents d’élèves, c’est la désolation totale. Le président de l'APE au Cem Serigne Ahmet Sy Malick déclare : "In fine, l’école Sénégalaise au lieu de former de bons élèves, ces derniers deviennent des hooligans". Il condamne et qualifie ce geste d’indiscipline notoire, jamais vécue. "Je suis vraiment désolé et je regrette beaucoup parce que cela s’est passé dans beaucoup d’établissements. Ça ne fait pas notre Education. Avant, lorsque l’on faisait les adieux, on faisait des cahiers de souvenir, on dessinait de bonnes phrases pour remercier tout le corps professoral", déclare le président de l’APE.
Il se réjouit que les portes d’Ahmet Sy Malick aient été verrouillées, au moment des faits. Lui aussi croit comprendre que les élèves ont agi ainsi, du fait de la longue durée de l’année scolaire, sachant les vacances seront écourtées