NETTALI.COM - Pour avoir joué avec le feu, le gendarme auxiliaire El Hadj Mouhamed Niang a écopé d’une peine de 2 ans dont 6mois ferme. Il a créé une cagnotte à l’insu du gendarme du GIGN, Mohamed Ka, blessé lors des manifestations de mars dernier. Il avait commencé à collecter des fonds. C’est une révélation portée par Enquête, dans sa livraison du jour.
D’une situation malheureuse pour les uns, les autres tirent parti et profit. L’attitude du gendarme auxiliaire, El Hadj Mouhamed Niang, en est une parfaite illustration.
Alors que tout le monde était sous le choc, quand l’élément du Groupement d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) Mouhamed Ka, a accidentellement perdu le bras, lors des émeutes de mars 2021, il a mis en place un subterfuge pour amasser de l’argent. Ce, en créant une cagnotte sur la plateforme Kopar express.
Mais son manège découvert, il n’atteindra jamais son objectif. Pis, il va être arrêté et placé sous mandat de dépôt.
Venu comparaître hier devant la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar, El Hadj Mouhamed Niang conteste les faits de collecte illicite de données à caractère personnel et de tentative d’escroquerie. Selon lui, il avait l’unique intention de soutenir le gendarme Ka qui, dit-il, est son frère d’armes. A l’en croire, à la base, il n’avait pas ouvert la chaîne YouTube. “C’est un certain Michel qui m’avait sollicité pour la chaîne. S’agissant de la cagnotte, moi-même j’ai cotisé 4 000 F CFA. Donc, je n’avais pas l’intention de gruger qui que ce soit’’, dit-il.
Pour démontrer sa bonne foi, il renseigne que le compte pour la cagnotte n’a même pas duré 24 heures. Malgré ce fait, le coup était parti, car tous les sites d’information avaient partagé le lien. Regrettant son geste, El Hadji Mouhamed admet qu’il aurait dû d’abord aviser ses supérieurs pour savoir si le gendarme Mouhamed Ka avait besoin d’aide.
En outre, il ressort du dossier que le prévenu, alors qu’il était étudiant, avait commis le même délit. Il a été condamné à 3 mois d’emprisonnement ferme.
L’avocat de la partie civile, Me Ibrahima Mbengue, soutient dans sa plaidoirie que le comparant voulait profiter du malheur de son client pour s’enrichir. “Il a terni l’image de mon client’’, s’est offusqué la robe noire. En guise de dédommagement, il a réclamé le franc symbolique.
Le représentant du ministère public, pour qui les faits ne souffrent d’aucun doute, a requis 2 ans d’emprisonnement ferme.
Selon notre source, Enquête, le tribunal a finalement reconnu El Hadj Mouhamed Niang coupable des chefs qui lui sont reprochés. Il a écopé d’une peine de 2 ans dont 6 mois ferme.