NETTALI.COM-Les populations de Mbane dénoncent une expropriation sur 1661,4 hectares de leurs terres au profit d’investisseurs étrangers. Elles se sont mobilisées pour faire face à cet acte qu’elles qualifient de forfaiture.
Le mouvement citoyen Mbane Touwni/Tilimneu monte au créneau pour dénoncer une expropriation sur 1661,4 ha concernant la superficie de la commune. Un acte qu’il qualifie de forfaiture et qui semble porter la marque d’une complicité notoire du maire et des conseillers municipaux.
Lesquels, selon le communiqué dudit mouvement, ont participé à cet acte « de haute trahison » des populations de la commune qui sont dépossédées de leurs terres, les plus fertiles et proches du lac de Guiers au profit d’hommes d’affaires libanais, et indiens. « Cette décision d’approuver la propriété de ces terres est illégale, puisque cette superficie était désaffectée en 2010, par le Conseil rural pour motif de non valorisation, conformément au décret 72-1288, relatif à l’affectation et la désaffectation des terres du domaine national », a indiqué le mouvement qui demande aux autorités compétentes de bien vouloir arrêter rapidement cette procédure, afin de permettre aux populations de préserver leur espace vécu et d’entreprendre des projets agricoles. Car, d’après le mouvement, la vente de cette superficie va entrainer le déplacement de plusieurs villages, et ceux qui y vivent dans la diversité en parfaite harmonie, depuis des siècles. Elle va entrainer la perte des ressources pastorales et agricoles qui sont les seules sources de revenus des exploitations familiales.
Il appelle sur ce toute la population de Mbane à s’organiser et se mobiliser pacifiquement pour lutter contre cette affaire dite « le deal du siècle » facilitée par des autorités qui sont engagées, dans une logique d’enrichissement illicite en dilapidant leurs ressources foncières. « Les populations de la commune de Mbane sont devenues des étrangers, dans leur propre espace vécu où épanouissent des indiens et libanais, grâce à l’exploitation de milliers d’hectares de terres qui les procurent des milliards de bénéfice qu’ils réinvestissent dans la construction de cités et d’appartements de grand standing, dans la capitale sénégalaise. Ainsi, pour vivre aujourd’hui, dans la commune de Mbane, les populations dépossédées de leurs terres, font le tri des pommes de terre pourries jetées par la société Senindia pour les commercialiser, le tri des résidus de riz de la société VITAL, et la vente des déjections animales à la société indienne, malgré les risques écologiques », mentionne le communiqué.