NETTALI.COM – Le député Thédore Monteil alerte sur le cas de la nouvelle ville de Diamniadio qui manque d’un système de canalisation adéquat. L’on redoute une reproduction de ce qui se passe présentement à Keur Massar. Le parlementaire, qui est invité ce lundi à l’émission « Toc toc » de Itv, a détaillé le Plan décennal de lutte contre les inondations.
Rapporteur de la mission d’information sur les inondations à l’Assemblée nationale qui avait présenté son rapport au chef de l’Etat en novembre 2020, Thédore Chérif Monteil juge nécessaire « d’institutionnaliser l’assainissement dans nos politiques d’urbanisation ».
Ainsi, il reproche à la Sn-Hlm et à la Sicap « de faire des lotissements sans assainissement ». Il cite l’exemple de la nouvelle ville de Diamniadio. « La nouvelle ville de Diamniadio est une catastrophe en matière d’assainissement, avec tous les milliards qu’on a injectés. Il n’y pas de système de canalisation. Ce que l’on vit aujourd’hui à Keur Massar, on pourrait le vivre demain à Diamniadio. L’assainissement n’est pas au cœur de nos priorités », prévient le député.
Qui plus est, relève-t-il, les inondations connues cette année renvoient à des zones qui ne sont pas concernées par le plan décennal de gestion des inondations. Il a mis l’accent sur les travaux liés à PROGEB 2, au niveau des parcelles vendues par la Sn-Hlm, à Keur Massar. Il cite aussi le fait qu’on ait coupé l’exutoire naturel reliant Keur Massar au marigot de Mbao.
A la question de savoir s’il y a contradiction entre ce qui était dans le rapport et la réalité, il a dit qu’il n’y avait « pas de contradiction ».
Dans ce cadre, rappelle-t-il, le plan décennal de gestion des inondations porte sur 766 milliards qui se décline en trois phases : phase d’urgence, phase intermédiaire et phase moyen et long terme. La phase d’urgence devait hériter d’une dotation budgétaire de 66 milliards, la phase intermédiaire de 250 milliards et la dernière phase devait engloutir le reste du pactole, soit 450 milliards, avec trois sous-programmes : aménagement et connaissance des zones inondables, restructuration et relogement et gestion des eaux pluviales.
A en croire Théodore Monteil, sur les 511 milliards dépensés, les 450 ont été consacrés à la gestion des eaux pluviales. « Les gens se disent qu’il ne doit plus exister d’inondations là où l’on a mis 450 milliards mais il faut que les Sénégalais sachent que les inondations c’est un phénomène naturel, on ne peut pas les prévoir. L’essentiel était d’être prêt pour endiguer le phénomène », note-il.
Il rappelle que le rapport a émis 18 constats indexant « un problème de coordination et de communication ». « Il y avait une mauvaise communication car on a fait croire aux gens qu’avec les 766 milliards, on pouvait venir à bout du problème des inondations alors que l’on ne pouvait résoudre que les maux qui ont été diagnostiqués », souligne-il, ajoutant : « Il y a des choses que l’on ignorait, car depuis les indépendances, le Sénégal n’a pas un plan d’aménagement national. Pour le présent plan décennal, on a pris 1,7 milliards pour financer une étude permettant de bien connaitre toutes les zones inondables du Sénégal, tous les 401 points bas sont connus. Avant, on n’avait pas ces données», révèle le parlementaire.
Il déplore aussi le fait que des stations de pompage ne soient pas fonctionnelles, y compris à Touba.