NETTALI.COM - La jeune chanteuse Dieynaba Baldé et ses présumés complices seront fixés sur leur sort le 7 septembre prochain. Le parquet a requis l’application de la loi contre eux. Les prévenus sont retournés en prison en attendant le verdict.
La chanteuse en herbe Dieyna Baldé, son frère Amadou Aly Baldé et leur ami Abou Moustapha Ba dit Pape ont comparu à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar pour les faits de vol commis la nuit, de collecte illicite de données à caractère personnel, extorsion de fonds et complicité. Devant le prétoire, la chanteuse n'a reconnu que les faits de vol de téléphone. Dans ses explications, elle a soutenu avoir pris les messages que son "amour" échangeait avec des filles et les a envoyés à leurs deux téléphones. "Personne ne l’a menacé", a démenti la chanteuse en herbe qui dit n’avoir jamais pensé que ce dernier la tromperait. "Mes proches m’appelaient pour me mettre en garde sur son infidélité, mais j’ai manqué d'attention. Le 14 août dernier, j’ai voulu en avoir le cœur net et j'ai pris son téléphone alors qu'il dormait. Je voulais confirmer mes soupçons", a-t-elle affirmé avant de rejeter l’accusation selon laquelle elle a pris les clés du véhicule de son petit-ami. "J’ai agi sous le coup de la colère et de la jalousie. Son bien, c’est le mien. J’ai tous ses codes. Je ne pensais pas que les choses en arriveraient là", regrette-t-elle.
Poursuivi pour complicité, le frère de la jeune chanteuse a battu en brèche les faits de complicité de vol et de collecte illicite de données personnelles qui lui sont imputés. "Je ne lui ai jamais conseillé le vol. Je n'ai pas vu le téléphone", souligne Amadou Ly Baldé qui rejette toute responsabilité dans cette affaire. L’autre prévenu, Abou Moustapha Ba dit Pape, a embouché la même trompette en niant les faits qui lui sont imputés.
Brill : "On m’a dit qu’elle fréquente des ministres"
Invité à donner sa version des faits, le rappeur et non moins producteur Djibril Mbaye Fall a expliqué la quintessence des messages menaçants qu’il a reçus. A l’en croire, il recevait des messages du genre : "j’ai ton téléphone et tes données. Je vais te détruire et détruire ta carrière. Il faut rompre avec elle sinon nous allons publier tes photos." Des photos qui, selon la partie civile, n’ont aucun caractère sexuel. "De la même manière qu’on l'a avertie de mon infidélité, on m’a prévenu en me disant qu’elle n’est pas fidèle, qu’elle fréquente des ministres et autres personnalités", a révélé Djibril Mbaye Fall alias Brill.
L’un des avocats de la partie civile, Me Soumaré estime que les choses auraient pu ne pas en arriver là. D’après lui, la partie civile désire ardemment retrouver la prévenue. Son confrère, Me Abou Diallo a abondé dans le même sens en soutenant que son client a pardonné à la prévenue qui, d’après lui, doit bénéficier d'indulgence. D’autant qu’elle a agi par jalousie. "Il n'aurait jamais porté plainte s'il savait que c'était Dieyna. Au nom de mon client, nous demandons pardon pour qu'elle rentre chez elle. Elle est jeune et a besoin de ses parents. Mon client se désiste et ne réclame rien", plaide-t-il. Pour Me Mamadou Ciss, la prévenue a besoin d'aide. Pour sa part, Me Domingo Dieng indique que ça ne sert à rien de capturer des images et de vilipender la personne. Il constate, pour s’en désoler, que ce sont des faits qui sont banalisés.
Me Daff, avocat de la défense : "Ma cliente est victime de gens qui ont le double de son âge"
Pour Me Daff, sa cliente est victime des personnes qui ont le double de son âge. "Il a 16 ans de plus qu'elle. Elle a trop donné sa carrière et son cœur. C'est le procès de la honte. Elle est loin d'être dans le besoin", plaide-t-il. Me Barro pense, quant à lui, que c’est une histoire entre amis qui a mal tourné. La place de Dieyna Baldé, dit-il, n’est pas à la prison. Me Anta Mbaye a reproché à ses confrères de la partie civile de faire un jugement moral. Me Ciré Clédor Ly ajoutera que la prévenue a besoin d’être aidée car elle est encore une enfant. "Elle est encore mineure, elle n'a jamais eu l'intention. Il n’y a pas d’extorsion, ni de collecte de données à caractère personnel car nous sommes dans le cadre de données informatiques encore qu'elle a acquis le code à partir de Brill et pas de manière déloyale", a plaidé l’avocat qui demande le renvoi des fins de la poursuite.
L’affaire est mise en délibéré pour le 7 septembre. Le juge a rejeté la demande de mise en liberté provisoire.