NETTALI.COM - Selon une étude basée sur les compétences techniques et comportementales réalisée par l’UGB, le problème fondamental sur le marché de l’emploi est l’opérationnalité des acteurs. Menée par le docteur Ibrahima Bao, Coordonnateur de l’Institut de formation professionnelle (IFP) de l’UFR Lettres et Sciences humaines de l’université Gaston Berger de Saint-Louis et Ceemo (un cabinet de conseil aux entreprises, spécialisé dans l’accompagnement à l’international), elle montre que les diplômés des meilleures grandes écoles du Sénégal possèdent des compétences techniques hautement qualifiées.
Cependant, les entreprises sont confrontées à un déficit de nouveaux diplômés opérationnels, concernant l’exécution des tâches nécessaires à leurs activités, dans un contexte concurrentiel.
“Ainsi, beaucoup d’entreprises déplorent le déficit d’employabilité des diplômés sortis de l’enseignement supérieur, qu’elles assimilent généralement à un manque de maturité professionnelle et qu’elles décrivent sous le prisme de la compétence, de la prise d’initiative, de l’autonomie et des responsabilités’’, détaillent les chercheurs dans un communiqué, parcouru par Enquête. Ce travail a porté sur 11 entreprises qui interviennent dans neuf secteurs (l’industrie et les services tels que les assurances, le BTP, le contrôle technique des constructions, la gestion immobilière, l’emballage et l’impression, l’agroalimentaire, la logistique).
Selon l’enquête, seulement 13,7 % de travailleurs sont qualifiés pour les postes qu’ils occupent. Il en découle que “l’acquisition des compétences techniques conformes aux besoins du marché, constitue un défi pour les diplômés et pour les employeurs. En cause, le décalage entre les compétences acquises du recruté et les compétences exigées ainsi que l’obsolescence des outils de sa formation, comparés à ses nouveaux outils de travail. Même s’il arrive que le demandeur d’emploi ait les compétences requises (2,4 % des travailleurs sont même surqualifiés pour le poste occupe)́, un ajustement est nécessaire pour l’aider à démarrer activement et efficacement sa vie professionnelle’’.
Par ailleurs, l’ensemble des responsables d’entreprise interrogés ont déploré un déficit en matière de compétences comportementales de la part des demandeurs d’emploi, quel que soit le niveau d’études ou le savoir-faire technique. Selon les recruteurs, les employés sont parfois en porte-à-faux avec l’engagement, la capacité d’écoute, le sérieux, le respect, la ponctualité, la prise d’initiative.
En somme, “les formations dispensées ne permettent pas aux diplômés, une fois sur le marché du travail, de pouvoir répondre aux nécessités des entreprises. La pratique des stages de longue durée se généralise. Les entreprises sont obligées d’investir dans la formation complémentaire des diplômés de l’enseignement supérieur, afin de les rendre opérationnels. Certaines prennent en charge des formations de mise à niveau dans les domaines de la technique, de la technologie et pour le renforcement des capacités du personnel. Résultat : sur la scène internationale, les entreprises sénégalaises sont à la peine’’, fait savoir le Dr Bao.