NETTALI.COM - Le Mouvement pour la défense de la démocratie (M2D) dénonce "la terreur judiciaire" et "la privatisation de la justice" par le pouvoir de Macky Sall. Dans un communiqué, il exige des poursuites contre les députés cités dans l’affaire des passeports diplomatiques.
Dans un communiqué rendu public ce jeudi, le Mouvement pour la défense de la démocratie (M2D) dit constater, "avec regrets", que "le Sénégal bascule dangereusement dans l’arbitraire". "Il y a comme une accélération dans la fuite en avant du pouvoir vers l’instauration d’un système de répression des opposants politiques, des activistes et de toutes les voix discordantes même sans la commission d’un acte répréhensible, en utilisant souvent des prétextes fallacieux", souligne la même source.
Pour ce mouvement qui regroupe des partis politiques et organisations de la société civile, le Président Macky Sall est en train, "avec des méthodes dignes des régimes dictatoriaux et patrimoniaux", de "transformer l’espace politique sénégalais en un vaste champ de terreur et d’intimidation, en utilisant le ministre de la Justice, le ministre de l’Intérieur et le procureur de la République comme ses bras armés". "Prenant prétexte de tout acte présumé délictuel, avec ou sans partie civile, le citoyen catalogué comme opposant est convoqué, attrait devant les tribunaux et mis sous mandat de dépôt avec une célérité et une sévérité qui épousent toutes les caractéristiques d’une justice expéditive qui obéit à des injonctions politiques", fustige le M2D. Qui regrette : "Au même moment, les affaires parfois criminelles, impliquant les membres ou soutiens du régime de Macky Sall et relatives à des infractions de faux-monnayage, de trafic de passeports diplomatiques, de détournement de deniers publics ou de falsification de décrets présidentiels, sont soit jamais instruits en dépit de l’existence de faisceaux d’indices concordants, soit instruits avec une lenteur procédurale exagérée même en situation de flagrance, avec des traitements de faveurs inhabituels en remise de peine en cas de condamnation ou d’octroi de liberté provisoire avant leur procès." Et, alerte le M2D, ce qu'il qualifie d'entreprise de "clochardisation de nos institutions risque d’atteindre un point de non-retour et enclencher en chaque citoyen, ce droit naturel, imprescriptible et légitime de résistance à l’oppression".
Suffisant pour que le M2D veuille mettre la pression sur le pouvoir de Macky Sall. Et c'est pour lui demander de "mettre un terme aux intimidations et menaces qui pèsent sur l’opposition et les activistes et respecter scrupuleusement leurs droits constitutionnels à un traitement équitable et juste lorsqu’ils se trouvent confrontés à la justice". Mais aussi "instruire le ministre de la Justice de lancer la procédure devant amener l’Assemblée nationale à procéder à la levée de l’immunité parlementaire des députés cités dans l’affaire des passeports diplomatiques frauduleux" et "lancer un audit exhaustif des procédures de délivrance des passeports diplomatiques au niveau du ministère des Affaires étrangères afin de les rendre conforme à l’esprit diplomatique sénégalais jadis connu pour son estime de soi, son honneur et sa dignité".
"Le M2D réaffirme son attachement indéfectible à l'État de droit et rappelle au Président Macky Sall qu’il n’hésitera pas à mobiliser le peuple sénégalais, seul détenteur du pouvoir et au nom de qui la justice est rendue, pour imposer à tous le respect des institutions et des règles de la République", conclut le communiqué.