NETTALI.COM - Le décès du détenu Cheikh Niass suscite l(ire de l’ Association pour le soutien et la réinsertion sociale des détenus (Asred), qui a aussi égratigné l'Observatoire national des lieux de privation de liberté.
Dans un communiqué, l’ Association pour le soutien et la réinsertion sociale des détenus (Asred) dénonce le décès en détention de Cheikh Niass. Pour mémoire, il se dit que ce jeune émigré de 39 ans, qui a séjourné à Dakar pendant 10 jours, a été interpellé par la police de Wakhinane Nimzatt, à Guédiawaye, il y a cinq jours. Une vive altercation avait éclaté lors de son interpellation, avant qu’il ne soit placé en garde à vue jeudi et a fini par perdre la vie en détention. Un énième décès de prisonnier qui a soulevé l’ire de l’Asred. L’organisatio précise d’ailleurs que Cheikh Niass est décédé aux urgences de l’hôpital Aristide Le Dantec.
Cependant, Ibrahima Sall a tenu à préciser que la garde à vue est une mesure privative de liberté prise à l'encontre d'une personne suspectée avoir commis une infraction, lors d'une enquête judiciaire... Par conséquent, sa durée est limitée. “Le suspect a des droits en tant que gardé à vue dont celui d'être assisté par un avocat’’, rappelle-t-on.
Toutefois, force est de constater que cette application du règlement n°5 de l'UEMOA qui nécessite la présence de l'avocat est souvent violé. “L’article 10 de la Déclaration universelle des Droits de l'homme sur le principe de présomption d'innocence est constamment violé : le droit d'être assisté par un médecin n'est souvent pas pris en compte. Généralement, tous ces droits humains sont bafoués dans un pays qui est cité comme une exception démocratique en Afrique’’, regrettent les membres de l’association. Ils n’ont pas manqué d’appeler les agents de la police et de la gendarmerie à être beaucoup plus professionnels, même si l'individu adopte un comportement rebelle.
“Nous tenons également à dire que l'ONLPL (l'Observatoire national des lieux de privation de liberté) a failli à sa mission de veiller au bien-être des gens qui sont dans les liens de la détention. Cette institution qui dépend directement du ministère de la Justice, ne peut pas dénoncer certaines pratiques. Elle doit être logée à la présidence de la République, avec un budget suffisant pour lui permettre de bien accomplir sa mission’’. Selon l’Asred, aucune suite logique, ni contre-expertise pour les besoins de l'autopsie n'est opérée dans ces cas et les familles des victimes n'obtiennent jamais gain de cause.
“Nous exigeons l'ouverture d'une enquête judiciaire pour situer les responsabilités. L'Asred précise que le détenu Cheikh Niass n'est jamais arrivé en prison et selon les dernières informations reçues par un ancien directeur de prison qui était sur place, le juge avait ordonné, après lui avoir décerné un mandat de dépôt, son acheminement direct aux urgences à l'hôpital Le Dantec où il a finalement rendu l'âme’’.
Pendant ce temps, la famille de la victime a promis de ne ménager aucun effort pour faire éclater la vérité dans cette affaire. “Cheikh sera sans doute le mort le plus vivant du Sénégal, jusqu’à son inhumation dans les prochains jours, Incha’Allah, après que tout et vraiment tout est clarifié’’, a alerté l’oncle de la victime sur sa page Facebook.