NETTALI.COM - Le lieutenant Amet Béchir Ndiaye, ex-commissaire de la police Wakhinane- Nimzath, emporté par l’affaire Mame Cheikh Niass, a adressé une lettre datée du 04 octobre au ministre de l'intérieur et de la sécurité publique Antoine Diom. Et c’est pour protester contre la décision de sa hiérarchie de le muter de son poste pour l'affecter à la Direction de la Formation «dans la précipitation sans qu'aucune enquête ne soit ouverte pour situer les responsabilités».
«Dans ce contexte d’élucubration et d’incertitude abusivement entretenue par une opinion publique tendancieusement lyncheuse, ce jeudi 01 octobre, j’ai reçu une affectation sans en marge du minimum de délicatesse procédurale que requiert une telle situation», écrit l’officier de police dans sa lettre.
Le lieutenant Ndiaye pense que son statut et la bonne conduite dont il a toujours fait preuve, n'ayant jamais fait l'objet d'une punition ou d'une mise ne demeure, auraient pu convaincre la hiérarchie de la police à agir avec " un minimum de délicatesse" au lieu de le jeter en pâture à l'opinion publique.
Donnant sa version des faits, il soutient qu’aussi bien l'agent qui a interpellé Mame Cheikh Niasse que l'ensemble des éléments du poste de police de Wakhinane-Nimzath qui sont intervenus dans la procédure d'enquête personne n'ont eu à avoir un mot de trop à l'endroit de l'individu interpellé encore moins le brutaliser. «C'est en excellente santé que l'émigré a quitté le commissariat pour être déféré au parquet sur instruction du procureur », assure-t-il. Malheureusement, se désole le lieutenant Ndiaye, son affectation précipitée au-delà de sa personne risque de "donner foi et conviction à la famille Cheikh Niasse, à l'opinion publique et internationale que la police de Wakhinane-Nimzath est responsable du décès de Cheikh Niasse survenu prés de cinq jours après sa conduite au parquet ».
Toutefois, tient-il à dire à sa hiérarchie, il est quitte avec sa conscience. «Je ne me sens aucunement coupable de quelque faute que ce soit dans la conduite de cette affaire», écrit-il.
«Je suis traumatisé et bouleversé. Mon honorabilité est entachée, ma réputation et celle de ma famille ternies. (…) Je voudrais vous exprimer mon profond désespoir, au regard de cette situation humiliante que je suis en train de vivre, alors qu’elle me semble de loin beaucoup moins délicate que le suicide du détenu impliqué dans l’affaire Boy Djinné dans les locaux du Commissariat Central de Dakar», conclut Amet Béchir Ndiaye ex-commissaire de la