NETTALI.COM- La Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (COSYDEP) a publié ce mardi 5 octobre 2021 les résultats de l’étude sur la privatisation et la marchandisation de l’éducation au Sénégal. Ledit rapport montre les carences concernant les écoles privées tant prisées par les parents
Les écoles privées poussent comme de petits champignons au Sénégal. Face aux perturbations notées souvent dans le public, beaucoup de parents préfèrent y envoyer leurs enfants. Cependant, force est de constater que la plupart bien qu’autorisées, ne sont pas reconnues par l’école. C’est ce que révèle l’étude menée par la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (COSYDEP). Intitulée « Privatisation et marchandisation de l’éducation au Sénégal », l’étude a été présentée ce mardi 5 octobre 2021, coïncidant avec la journée de l’enseignant.
Selon le directeur exécutif de la Cosydep, l’étude a couvert le cycle fondamental primaire et secondaire. Elle a ciblé les cinq régions dont les parts des privés sont les plus élevées. « Dakar (51,01%), Ziguinchor (10,7%), Diourbel (23,83%), Thiès (13,90%) et Kaolack (7,3%). Elles se sont faites auprès des familles et des communautés éducatives y compris des décideurs politiques », précise Cheikh Mbow qui renseigne que 114 parents, 23 autorités scolaires, 13 collectivités territoriales et 36 syndicats d’enseignants ont été interrogés.
Pour les détails, il explique que les établissements privés de l’échantillon sont majoritairement à but lucratif (84%) et font des bénéfices de 60%. La plupart de ces établissements a été créée entre 2010 et 2020.
Tout en soulignant qu’au niveau pré-primaire, le privé y est dominant, le rapport indique qu’il y a 109 976 enfants préscolarisés sur un effectif de 252 330 soit un effectif de 43,06%. Dans l’enseignement élémentaire, on dénombre 365 557 sur 2 171 967 soit 16,8%. Tandis pour l’enseignement moyen, les élèves du privé sont estimés à 135 557 sur un effectif total de 746 497 soit 18,20%.
L’étude n’a pas occulté le statut des établissements privés en révélant que seul 26% des écoles sont reconnues tandis 69% sont autorisées et 5% non autorisées. Quant à la subvention de l’Etat dont seules les écoles reconnues peuvent en bénéficier, 19% uniquement en profite.
Quid du statut du personnel enseignant dans les établissements d’enseignement privé ? Le rapport fait établit que 54% disposent de contrats à durée déterminées et 44 % sont des vacataires. Le document mentionne que moins de 20% des écoles comptent 10 à 15% d’agents qualifiés titulaires de diplômes professionnels. « Certaines écoles privées ne respectent pas les normes et standards fixés par le législateur », fait ressortir l’étude qui déplore également l’utilisation massive des professeurs du public par le privé en contradiction avec les dispositions législatives et réglementaires.
Concernant les frais de scolarité, ils varient entre 50.000 FCFA et 400.00 FCFA par an. « Les coûts financiers les plus courants se situent entre 100.000 et 150.000 FCFA », précise le rapport qui renseigne que 39% des établissements observées ne sont pas à jour des cotisations sociales.