NETTALI.COM - 2 ans de prison dont 6 mois ferme et une amende de 200 mille francs CFA, c’est le réquisitoire du parquet à l’encontre de l’activiste Guy Marius Sagna, jugé, à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar pour diffusion de fausses nouvelles au préjudice de la gendarmerie. Il sera fixé sur son sort le 14 octobre prochain.
Si le juge, en rendant sa sentence le 14 octobre prochain, date fixée pour le délibéré, confirme la peine requise, Guy Marius Sagna sortira de prison après les élections territoriales, prévues en janvier 2022. Lui et ses soutiens doivent alors prier davantage pour que le magistrat du siège, qui détient le dernier mot, prononce une peine clémente. Arrêté et placé sous mandat de dépôt pour diffusion de fausses nouvelles suites à un post qu’il a fait sur sa page Facebook pour dénoncer certains actes des hommes en bleu, l’activiste et non moins coordonnateur de Frapp France Dégage a assumé la paternité de ses écrits devant les magistrats.
Sans sourciller, il a soutenu être l’auteur du post incriminé mais, précise-t-il, ce n’était pas pour jeter le discrédit sur la gendarmerie mais c’était juste pour donner son opinion sur des faits constatés. A l’en croire, il n’y a aucune fausse nouvelle dans son post. « Nous avons du respect pour la Gendarmerie. Mais, il y a dans cette corporation des hommes et femmes dont les actes ne sont pas conformes aux devises de l'institution. Ce sont les actes de certains gendarmes qui jettent le discrédit sur la gendarmerie », dénonce-t-il avec regret avant de donner une Kyrielle d’exemples relatifs à des plaintes qu’il a déposées à la gendarmerie et qui n’ont eu aucune suite. Arrêté à Koukané, c’est une fois à la Dakar, plus précisément à la Division des investigations criminelles qu’on lui a notifié les faits qui lui sont reprochés. Acte qu’il dénonce en tant que « victime ». Il dit ne connaitre le général de la gendarmerie ni d’Adam ni d’Ève mais, sa seule et unique intention, c’était d’attirer l'attention des autorités sur des actes qui peuvent causer des troubles à l'ordre public », lance-t-il avant d’ajouter « je n'ai vu aucune violence, aucune marche après ma publication ».
Estimant que les faits de l’espèce ne souffrent d’aucune contestation, le maitre des poursuites a demandé que le prévenu soit maintenu dans les liens de la détention. Il a, pour asseoir son réquisitoire, souligné la violence qui, selon lui, dégage sur les propos du sieur Sagna. « A côté de cette violence verbale, il a donné des informations fausses. Il dit que le général est à la solde du président Macky Sall. Il a dit que le général a bloqué la plainte des cinq membres de Frapp », a rappelé le parquet, estimant que le prévenu n’aucune preuve de ses allégations.
Les avocats de la défense ont plaidé le renvoi des fins de la poursuite sans peine ni dépens d’autant plus que, pensent-ils, les faits reprochés à leur client ne tiennent pas la route. Pour Me Aboulaye Tall, Guy Marius Sagna devrait être au grade de l'ordre national du Lion. « Sa place n'est pas en prison. On cherchait coûte que coûte à le mettre dans une procédure de flagrants délits. Quand il n'y a pas de fait il n'y a pas d'infraction », a plaidé la robe noire qui n’a pas manqué de magnifier le courage du prévenu.