NETTALI.COM - La passe d’armes sur l’axe Paris-Bamako interpelle Dakar. Selon Aïssata Tall Sall, qui se garde de s’ingérer dans les affaires intérieures d’un pays voisin, tout en exprimant une "vive préoccupation", la décision de faire intervenir le groupe de sécurité privé russe Wagner aurait dû être discuté entre le Mali et ses voisins, dont le Sénégal.
La patronne de la diplomatie sénégalaise a été interpellée sur la situation au Mali voisin, jeudi 7 octobre, lors de la cérémonie de lancement du Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique, prévue les 6 et 7 décembre prochains.
Ainsi, la ministre des Affaires étrangères, Aïssata Tall Sall, a exprimé une "vive préoccupation" en ces termes : "nous avons beaucoup d’inquiétudes que nous avons exprimées sur le Mali. Parce que ce n’est pas que le Mali. C’est d’abord, le Mali. Ensuite, c’est le Sénégal, et plus loin, c’est la sous-région. C’est-à-dire l’Afrique de l’Ouest et encore plus loin, c’est-à-dire jusqu’au Tchad."
Précisant sa pensée, elle déclare : "toutes les semaines, nous suivons la situation au Mali de façon précise. Parce que ce qui se passe au Mali a des répercussions immédiates quasi directes sur le Sénégal." "Maintenant, a-t-elle poursuivi, il y a une vive préoccupation que nous avons eues quand ces récents évènements sont arrivés au Mali. Nous avons écouté les autorités maliennes, elles ont exprimé le droit à leur souveraineté sécuritaire."
"La sécurité, dit-elle, doit être un élément partagé. Les stratégies de sécurité doivent être des éléments que nous devons de façon consensuelle arrêter ensemble et entre nous. Donc, la chose que nous avons déploré, tout en respectant leur volonté d’avoir leur souveraineté sécuritaire, c’est que nous n’ayons pas discuté de ça. Quand je dis, nous, c’est aussi bien la France, le Sénégal, tous les partenaires engagés au Mali, dans le cadre de la MINUSMA. Je voudrais quand même rappeler que le Sénégal, en Afrique, est le premier pays contributeur dans le cadre de la MINUSMA. Nous avons plus de mille de nos soldats engagés au Mali. Ne serait que pour cela, en dehors même du facteur de voisinage, du facteur de ce destin commun que nous partageons avec le Mali, depuis que nous sommes devenus indépendants."