NETTALI.COM - Le nouveau-né Roya Saleh a trouvé la mort, samedi dernier, à la clinique Madeleine, dans des circonstances tragiques. Quatre membres de la clinique ont été déférés au parquet, avant-hier, avec des fortunes diverses, à la fin de leurs auditions avec le juge d’instruction. Avant cela, ils se sont longuement confiés sur les circonstances du drame. Ainsi que nous l’apprend la livraison de ce jeudi du quotidien Enquête, dans ce texte.
Avant-hier, au terme de leur période de garde à vue dans les locaux du commissariat du Plateaux, les quatre membres de la clinique Madeleine, interpellés dans l’affaire de la mort du bébé Roya Saleh, depuis samedi dernier, ont été déférés au parquet pour les faits d’homicide involontaire. Ils ont connu des fortunes diverses, à la suite de leur face-à-face avec le procureur.
Le pédiatre H. Joubaily, l’infirmière et la nurse ont été placés sous mandat de dépôt. Ce qui n’est pas le cas du directeur de la clinique, M. Aidibé, qui a été placé sous contrôle judiciaire par le Juge du 8e cabinet du tribunal de grande instance de Dakar. Selon nos informations, le juge a agi de la sorte, pour des raisons humanitaires. En d’autres termes, le prévenu serait très malade, en sus de son âge avancé.
Selon nos interlocuteurs, la nurse avait en charge la surveillance du bébé. Elle a confié qu’elle avait pris soin de l’enfant, sans aucune difficulté particulière. Que c’est vers 6 h du matin qu’elle s’est rendue compte que le bébé ne vivait plus. Il avait le corps noir. La machine phytothérapeute, qui ne fonctionnait plus, était très chaude. Elle a ajouté qu’elle n’avait pas de machine pour lui montrer, auparavant, si le bébé vivait où pas.
L’infirmière, selon nos interlocuteurs, est celle qui a placé l’enfant dans l’appareil phytothérapeute sans l’autorisation qui devait l’accompagner. Si elle a agi de la sorte, a-t-elle confié, c’est parce que le stock était épuisé. C’est une chose, a-t-elle dit, qu’elle avait l’habitude de faire sans aucun souci. Quant au pédiatre H. Joubaily, relatent plusieurs sources, il a reconnu qu’il ne surveillait pas le travail des personnes qui dépendait de lui, comme cela se devait. Cela ne l’a pas empêché de déverser sa bile sur le reste de l’équipe. C’est lui qui avait donné l’autorisation de mettre le bébé dans la machine phytothérapeute. Toutefois, il a déclaré que c’est par la suite qu’on lui a dit que l’espace n’était pas aéré et n’avait pas une bonne température ambiante. Deux conditions sine qua non exigée par tous les spécialistes de la question pour réussir ce genre de traitement. Il a aussi reconnu que toutes les conditions n’étaient pas réunies pour que l’équipe surveille le nouveau-né.
Le directeur de la clinique, sur qui toute la responsabilité de la gestion de la clinique repose, est aussi revenu sur les circonstances du drame. Selon nos informations, lors de son face-à-face avec les enquêteurs, il a tenté de justifier le comportement des personnes qui avaient la charge de veiller sur l’enfant, avec souvent des incohérences avec les déclarations de son équipe. Il aurait soutenu que l’équipe n’était pas obligée de faire des vérifications au niveau de la machine, car toutes les conditions étaient réunies, à savoir une bonne aération et une bonne climatisation. Son implication dans cette affaire est aussi due au fait que c’est lui, en tant que personne morale, qui avait la charge de veiller à l’entretien du matériel. D’ailleurs, poursuivent nos sources, le manque d’entretien de l’appareil phytothérapeute pourrait être à l’origine de ce drame.