NETTTALI.COM - La flambée des prix du blé amène l’Association des meuniers industriels du Sénégal (Amis) à opérer une réduction périodique et collective de la production de la farine. Cela, à l’effet de pousser le gouvernement à revoir le prix du sac de 50 kg de farine de blé.
En conférence de presse, hier, le président de l’Association des meuniers industriels du Sénégal, Claude Demba Diop, a informé qu’ils ont décidé d’opérer une réduction périodique et collective de la production. Cela, à l’effet de “freiner le niveau des pertes enregistrées quotidiennement, ce jusqu’à ce qu’une réponse assurant la survie des meuniers soit clairement apportée’’.
“Nous ralentissons le chômage technique, inéluctable dans les prochaines semaines, au regard des enjeux de sauvegarde de l’emploi préalable aux options de licenciement économique. Par ce procédé, nous rappelons que les distributeurs de farine ne peuvent légalement pas apporter une augmentation du prix du sac de 50 kg, compte tenu du prix de vente pratiqué à ce jour par les meuniers industriels’’, a déclaré Claude Demba Diop.
Ainsi, les sept industries qui composent ce groupement entendent également exhorter les autorités gouvernementales à veiller à la stabilité du marché, dans l’intérêt de la filière et à apporter une réponse à la hauteur des enjeux.
A ce propos, renchérit M. Diop : “Les mesures que nous venons d’annoncer ont vocation à être reconduites à l’initiative des meuniers industriels du Sénégal, tant qu’une réponse définitive n’est pas trouvée’’.
Pour rappel, le14septembredernier, les industriels avaient annoncé que la situation de l’industrie meunière sénégalaise était grave, préoccupante et que les acteurs étaient “à genoux’’. Il y a la crise sanitaire générale et le dérèglement climatique qui ont provoqué une profonde déstabilisation des marchés mondiaux et surtout des prix des matières premières, en particulier le blé. “Partout dans le monde, et chez nous en Afrique, les économies nationales sont obligées de s’ajuster par rapport à la flambée des prix des céréales et au doublement des prix du fret maritime’’, a expliqué le porte-parole du jour. Il souligne que l’article30 de la loi du n°94-63 du 22 août (sur les prix de la concurrence et le contentieux économique) interdit formellement de vendre à perte.
“Nous rappelons que le décret du 14 janvier 2021 impose un prix de vente à 1 600 F que le prix du blé était de 270 euros par tonne. Actuellement, la flambée des prix du blé est ignorée par les autorités. En avril, puis en juillet, l’Amis a alerté le ministère du Commerce. Mais malgré ces alertes, le prix de revient de la farine vendue au Sénégal est bien au-dessus du prix de vente imposé par les autorités gouvernementales. En septembre2021, nous avions sollicité en urgence une prise de décision rapide pour revoir le prix de la farine. Mais c’est en vain. De sorte que chaque sac livré depuis nos unités de production constitue une infraction flagrante à la loi sénégalaise, en plus d’amplifier les pertes de nos entreprises’’, déplore Claude Demba Diop.