NETTALI.COM - Dans une interview accordée au journal l’indépendant, Alioune Tine, Président fondateur de AFRIKAJOM Center, semble optimiste, quant à l’hypothèse d’un retrait de Macky Sall en 2024. L'ex-coordonnateur du M23 s'est aussi prononcé sur d'autres questions, comme la violence politique ou encore l'éligibilité des principaux adversaires du chef de l'Etat.
Se prononçant sur la posture du Président Macky Sall, au sujet d’une éventuelle 3e candidature, l’ancien coordonnateur du M23 semble optimiste, quant à la volonté du chef de l’Etat de se retirer. Alioune Tine de déclarer : « Quand le Président de la République Macky Sall a rencontré la société civile suite aux événements du mois de mars, il a dit clairement qu’il n’a jamais dit qu’il ferait un troisième mandat. Le Président Macky SALL n’habite même pas au palais de la République comme l’ont fait ses prédécesseurs et la plupart des présidents en Afrique. Pensez-vous sincèrement que quelqu’un qui voudrait prendre racine au pouvoir agirait ainsi ? L’intérêt pour le Sénégal, pour l’Afrique dont Macky SALL est présentement le leader est d’avoir un modèle et une référence en matière de leadership dans le respect de la limitation des mandats à deux, c’est-à-dire quelqu’un qui, au terme de son mandat sort dignement par la grande porte et évite à son peuple des convulsions inutiles. Le Président Macky SALL a été en première ligne dans la lutte contre le troisième mandat en 2011, un génie politique comme lui ne saurait faire une erreur politique aussi grossière et dangereuse pour son pays et pour son image en Afrique et dans le monde ».
Sur un autre registre, M. Tine croit savoir que « la violence politique qui a fait irruption sur la scène politique ne surprend pas ceux qui suivent de près l’évolution de la situation politique ». « La violence politique, verbale ou physique est une donnée de la vie politique sénégalaise chaque fois que nous avons des élections à enjeux élevés. L’implication personnelle du Président de la République comme chef de la coalition BBY, exacerbe la compétition pour les locales de 2021. Depuis les événements du mois de mars, nous avons comme une espèce de basculement politique qui donne une sorte d’équilibre par la peur. Les dernières déclarations du Président Macky et les réponses des leaders de l’opposition le prouvent à suffisance. L’apparition de jeunes loups politiques aux dents longues, pressés qui croient que leur heure a sonné expliquent les tensions et énervements. Ils sont perçus comme de nouvelles menaces pour bien des acteurs. On va vers une espèce de guerre des égos où tous les coups sont permis. D’où l’intérêt qu’il y a à surveiller comme du lait sur le feu ces élections locales. Ce sont comme des primaires anticipées de la présidentielle ».
Alioune Tine a aussi abordé la question afférente l’éligibilité de Karim Wade, Khalifa Sall et Ousmane Sonko. C’est pour marteler : « La question de l’éligibilité de Khalifa, de Karim et Sonko du fait des soucis judiciaires devrait trouver une réponse concrète avant 2024. C’est un contentieux démocratique lourd quel que soit le bout par lequel on le prend. Concernant Khalifa et Karim, si la justice du pays les condamne, les justices internationale et régionale estiment qu’ils n’ont pas eu un procès équitable. Quant à Sonko, il n’est pas encore fixé sur son sort, les tentatives pour l’écouter ont contribué aux événements de mars. Il est sous contrôle judiciaire, et son procès sera une épreuve pour lui, la justice et la démocratie sénégalaise. Il faut absolument trouver les solutions politiques qui permettront la participation permettant aux trois candidats de participer à la prochaine présidentielle ».