NETTALI.COM - 5 ans de réclusion criminelle, c’est la peine qu’encourt Aida Khoudia Sall, attraite à la barre pour infanticide. Elle sera fixée sur son sort le 7 décembre prochain.
Derrière les barreaux attendant d’être fixée sur son sort le 7 décembre prochain, la jeune fille Aida Khoudia Sall doit davantage prier afin que Dame justice soit clémente à son endroit. A défaut, elle va séjourner encore en prison..
Née en 2000, la jeune fille est accusée d’infanticide. Le crime qui lui a valu sa comparution a eu lieu le 17mars 2019. Domiciliée à Liberté 6 avec ses parents, la demoiselle, qui était à l’époque en classe de seconde, est tombée enceinte de son petit ami Abdou Konté. Ce dernier, qui venait chaque année en vacances dans le même immeuble où elle vit, a refusé la paternité de cet enfant. Ainsi, Aïda Khoudia Sall, qui dit être surprise par l’attitude ‘’irresponsable’’ de son petit ami, décide de dissimuler sa grossesse. Durant neuf mois, elle n’a jamais été suivie par une sage-femme. Quand arrive le jour de l’accouchement, elle parvient à tromper la vigilance de sa mère Maguette Diop qui ne s’est jamais doutée de son état. En effet, elle a fait croire à celle-ci qu’elle avait la diarrhée, raison pour laquelle elle allait constamment aux toilettes où elle a mis au monde son fils.
Après son accouchement, elle étouffe le nouveau-né de sexe féminin, le met dans un sachet avant de le mettre discrètement dans une bassine. C’est le lendemain, quand la charrette qui ramassait les ordures est venue dans son quartier, qu’elle a mis le cadavre dans un sac de riz qui contenait des déchets ménagers et l’a jeté. Malheureusement pour elle, le charretier qui arrangeait les déchets, découvre le cadavre. Tombé des nues, il informe son frère qui lui conseille d’alerter les flics. Connaissant toutes les personnes pour qui il fait la collecte des ordures, le jeune charretier retrouve sans difficulté la personne qui a jeté le sac où se trouvait le cadavre. Entendue, Aïda Khoudia Sall reconnaît sans ambages les faits. Sa mère, arrêtée pour recel de cadavre, a été disculpée. Face aux juges hier, elle a maintenu ses aveux. ‘’L’enfant était né vivant. Je l’ai asphyxié. Je ne voulais pas le garder, car j’ai eu peur des représailles de mes parents. Quand mon petit ami a refusé la paternité de notre enfant, j’étais désemparée. Ma mère a toujours ignoré mon état’’, dit-elle. Tout en regrettant son acte, elle a imploré le pardon du tribunal. ‘’Le 18 mars 2019 est la pire journée de ma vie. J’avais la gorge sèche en sachant que mon bébé était au milieu des ordures’’, lâche-t-elle. En outre en prison, Aïda Khoudia Sall, qui était brillante à l’école, si l’on se fie à son avocat, a eu le privilège de poursuivre ses études. Actuellement, elle prépare le baccalauréat. Examen qu’elle passera sans doute dans les liens de la détention, si le tribunal suit le réquisitoire du représentant du ministère public qui a requis cinq ans d’emprisonnement ferme. Selon le maître des poursuites, même si l’accusée a fait son mea culpa, elle a asphyxié mécaniquement sa fille, alors que celle-ci était vivante. D’après lui, l’intention de la comparante de tuer son enfant est constante. Quant à l’avocat de la défense, Me Serigne Ahmadou Mbengue, il a sollicité une application bienveillante de la loi pénale. Selon la robe noire, Abdou Konté, le petit ami de sa cliente, est à la base des difficultés et des rancœurs que vit celle-ci. ‘’C’est une attitude irresponsable’’, s’est offusqué Me Mbengue.
L’affaire mise en délibéré, Aïda Khoudia Sall sera édifiée sur son sort le 7 décembre prochain. En attendant, elle retourne à la citadelle du silence où elle séjourne depuis deux ans et huit mois.