NETTALI.COM - Condamné en première instance à 16 ans de travaux forcés pour homicide volontaire sur son ami, Mansour Faye fait appel. Alors qu’il espère une réduction de peine, l’accusé qui croupit en prison depuis 2009, date des faits, risque de voir sa peine être rallongée. En effet, l’avocat général a requis 20 ans de réclusion criminelle à son encontre. Il sera édifié sur son sort le 27 décembre prochain.

Reconnu coupable d’homicide volontaire sur la personne de son ami Abdou Karim Faye, Mansour Faye avait écopé d’une peine de 16 ans de travaux forcés, en première instance. Selon la livraison de mardi du quotidien Enquête, même s’il a toujours reconnu avoir tué son ami, il a interjeté appel, en estimant qu’il n’a jamais eu l’intention de commettre ce crime.

Son affaire a été évoquée hier, à la barre de la Cour d’appel du tribunal de grande instance de Dakar. Avant de revenir sur les faits qui lui ont valu son incarcération depuis 2009, il déclare : “C’est moi qui ai interjeté appel, parce que j’étais trop jeune au moment des faits. Abdou Karim était mon meilleur ami. On a grandi ensemble dans le même quartier. Il était plus âgé que moi d’un an.’’ A l’époque, alors qu’il était âgé de 19 ans.

Mansour Faye a ôté la vie à son ami, au cours d’une altercation. Pour des broutilles, les deux jeunes hommes se sont bagarrés. Mais Mansour Faye, malmené par son copain plus costaud que lui, a voulu laver l’affront, en l’attaquant à nouveau à l’atelier de menuiserie où travaillait le défunt. Il a une nouvelle fois été humilié par son vis-à-vis qui lui a donné une raclée devant tout le monde. Muni d’un couteau, Mansour, vert de colère, plante l’arme à la gauche de la poitrine d’Abdou Karim. Ce dernier est mort sur le coup.

Espérant une réduction de peine, Mansour Faye rembobine le film de cette tragédie sous l’oreille attentive du président de la cour : “Nous nous sommes battus à cause d’un petit problème. Nous étions partis à la salle de jeux. Il voulait jouer alors que c’était mon tour. Il m’a donné un coup de tête au niveau de mes lèvres qui étaient toutes ensanglantées. Nous nous sommes battus et il a pris un tesson de bouteille qu’il voulait m’asséner. Naturellement, j’ai voulu me défendre, et j’ai saisi le couteau. Je n’avais pas l’intention de le tuer. C’est au cours de la bagarre que je lui ai donné un coup sans savoir là où le couteau allait atterrir.’’

Des déclarations qui n’ont pas laissé indifférent l’avocat général. “De quelle défense tu parles ? Tu voulais te venger parce que tu l’as trouvé en train de travailler’’, lui a lancé l’avocat général.

En effet, il ressort de la procédure que la bagarre ne s’est pas passée dans une salle de jeux, mais à l’atelier de menuiserie où travaillait le défunt. A l’enquête, Alassane Barry, le propriétaire de l’atelier et patron du défunt, est allé plus loin en déclarant qu’Abdou Karim ne détenait aucune arme. Au contraire, il soutenait que le tesson était entre les mains de l’accusé. Après la première altercation, il avait chassé l’accusé de l’atelier. C’est plus tard qu’il est revenu avec le couteau.

En outre, les avocats de la défense qui trouvent que rien ne démontre que leur client avait l’intention de tuer Abdou Karim Faye, ont sollicité la requalification des faits, en coup mortel. Ils ont demandé à la cour une application bienveillante de la loi pénale.

A la suite du père de la victime qui a sollicité 20 millions de francs CFA pour dédommagement, l’avocat général a requis 20 ans de réclusion criminelle. Selon lui, l’accusé mérite la réclusion criminelle à perpétuité.

L’affaire mise en délibéré, la cour rendra sa décision le 27 décembre prochain.