NETTALI.COM - La gestion des contrats pétroliers au Sénégal aiguise de nouveau la curiosité de Transparency International, qui exhorte à mener des enquêtes plus poussées, suite à des accusation portées çà et là.

« Les autorités d’au moins six pays devraient ouvrir une enquête sur des transactions suspectes concernant deux importants blocs pétroliers au large des côtes du Sénégal », a déclaré Transparency International dans un communiqué, ce jeudi.

La même source explique qu’il est essentiel que les informations disponibles soient rapidement examinées par les autorités des pays qui ont compétence sur cette affaire : l’Australie, la Roumanie, la Malaisie, Singapour, le Royaume-Uni et les États-Unis.

Pour mémoire, en 2019, des enquêtes indépendantes menées par l’Organized Crime and Corruption Reporting Project (OCCRP) et BBC Africa Eye ont révélé des détails jusqu’alors inconnus entourant la vente en 2012 des droits de concession des blocs offshore Deep St-Louis et Deep Cayar, situés au large des côtes du Sénégal.
Ces révélations mettent en cause le président actuel du Sénégal, Macky Sall, son frère, Aliou Sall, et le fils de l’ancien président.

Selon Transparency, les allégations de corruption ne sont pas résolues. L’Ong juge essentiel que les autorités des autres pays concernés par cette affaire agissent.
« Les Sénégalais méritent la transparence et l’intégrité dans la gestion de leurs ressources naturelles. Ces réserves de pétrole et de gaz ont le potentiel de transformer le Sénégal et de sortir des millions de personnes de la pauvreté. Et pourtant, elles ont été vendues à un délinquant condamné qui aurait menti à plusieurs reprises aux communautés et aux investisseurs, tout en s’engageant dans des transactions commerciales douteuses avec des fonctionnaires », a déclaré Birahim Seck, coordinateur du Forum Civil, la section nationale de Transparency International au Sénégal.

« Le public sénégalais est privé de milliards de redevances potentielles provenant des ressources naturelles qui lui appartiennent", a déclaré Ádám Földes, conseiller juridique à Transparency International. "Seule l’ouverture d’enquêtes dans les autres juridictions leur permettra d’obtenir la justice qu’ils méritent », termine-t-il son propos.