NETTALI.COM-Les zones aurifères des régions de Kédougou et Tambacounda exposent ces localités à des vulnérabilités, comme une instrumentalisation par les groupes extrémistes. C'est ce que révèle une étude du Centre des Hautes Etudes de Défense et de la Sécurité (Cheds) et l'institut d'études de sécurité.
Le Centre des Hautes Etudes de Défense et de la Sécurité (Cheds) et l'institut d'études de sécurité ont fait une étude sur les zones aurifères de Kédougou et Tambacounda. L'étude montre la vulnérabilité de ces régions face à la pauvreté et au terrorisme. « Dans cette perspective, le risque d’une expansion de la menace extrémiste violente vers le Sénégal ne se limite pas seulement aux attaques potentielles sur le territoire sénégalais mais englobe également le fait qu’il puisse être utilisé à des fins de financement, d’approvisionnement et de recrutement», alerte-t-on.
Selon l’étude, l’absence de mise en valeur de certains titres miniers est un autre défi qui affecte le secteur. A en croire les auteurs de cette étude, des titres sont en effet délivrés à des opérateurs qui n’ont parfois ni les capacités techniques ni les ressources financières requises par le Code minier. Cette situation réduit l’accès des communautés aux terres, les poussant davantage à exercer leurs activités dans la clandestinité.
De surcroît, le coût élevé des taxes limite la capacité des opérateurs issus des communautés locales à obtenir des titres d’exploitation semi-mécanisée. « En plus des droits superficiaires qui s’élèvent à 50 000 francs CFA par hectare, les droits d’entrée sont de 1 500 000 francs CFA », relève l’étude. Laquelle renseigne qu’actuellement les frais d’obtention d’un titre d’exploitation semi-mécanisée peuvent atteindre 4 000 000 de francs CFA, une somme qui comprend à la fois le droit d’entrée et le droit superficiaire. « La lourdeur administrative est la première difficulté rencontrée par les communautés minières désirant formaliser leurs activités. La place importante qu’occupe l’extraction de l’or dans l’économie locale ainsi que les évolutions positives observées au niveau des revenus des populations ne se sont toutefois pas traduites en une réduction véritable du sous-développement de la zone », mentionne l’étude.
En définitive, les indicateurs économiques qu’elle enregistre sont parmi les plus faibles au Sénégal. Le taux de pauvreté, s’établissant à 61,9 % à Kédougou et Tambacounda en 2021, reste encore très élevé malgré une légère baisse depuis l’intensification de l’activité aurifère pour prévenir l'extrémisme violent, les menaces liées à l'exploitation aurifère.