NETTALI.COM - Entre l’Afrique et l’Occident, les rapports ont toujours été inégalitaires. Une inégalité qui s’étend jusque dans le sport où des actes récemment posés, montrent clairement qu’elle s’assimile de manière notoire, à un manque de respect, de considération et parfois même à du racisme. Comme cet évènement « Ballon d’or » au cours duquel Sadio Mané a été relégué à la 4ème place ; ou encore ce trophée Lev Yachin attribué à l’Italien Donnarumma et qui aurait pu revenir à Edouard Mendy ; et puis il y a ce fameux titre de champion du monde clairement usurpé au métis Lewis Hamilton et attribué au Néerlandais Max Verstappen.
Arriverait-il à l’esprit de dirigeants de clubs européens de penser à faire annuler une coupe d’Europe des Nations ? L'Association européenne des clubs (ECA), dirigée par le président du Psg, Nasser al-Khelaïfi, a elle menacé de ne pas libérer les joueurs internationaux pour la Coupe d'Afrique des nations (CAN), du 9 janvier au 6 février au Cameroun. C’était le 15 décembre dernier. Selon un courrier que l'AFP s'est procuré mercredi, les clubs veulent un protocole sanitaire stricte lors de cette compétition. Une demande qu’elle n’avait pourtant pas brandi lors de la Coupe d’Europe qui a eu lieu en pleine pandémie.
Après cette équation d’achèvement des travaux du stade Olémbé qui doit abriter le match d’ouverture et qui est finalement levée, la Coupe d’Afrique aura bel et bien lieu au Cameroun, ainsi que l’a assuré ce lundi 20 décembre le sud-africain Patrice Motsepé, le président de la Caf, dans les médias : « Nous sommes très clairs en ce qui concerne notre engagement à faire [de la Coupe d’Afrique des nations] un succès au Cameroun. […] Ce sera une CAN réussie, la plus réussie de toutes ! »
Il faut dire que les rumeurs sur un possible report de la CAN n’avaient cessé d’enfler sous la pression de la Fifa. Samuel Eto’o, fraîchement élu à la tête de la Fédération camerounaise de football, a en effet affirmé qu’il « défendra avec la dernière énergie la tenue de cette Coupe d’Afrique des nations ». « Je ne vois pas pourquoi elle n’aurait pas lieu », a lâché lundi 20 décembre Samuel Eto’o, interrogé par Canal+ Sport Afrique sur l’éventualité d’un nouveau report de la CAN.
Le ton posé, mais animé d’une colère froide, l’ancien international de football a affirmé que la Fecafoot « défendra avec la dernière énergie, la tenue de cette Coupe d’Afrique des nations ». Pour Eto’o, le tout nouveau président de la Fécafoot, tout ce bruit n’est que racisme. « Pourquoi la Coupe d’Afrique des nations ne se jouerait pas ? Donnez-moi une seule raison valable ! Ou alors, on est en train de nous traiter, comme on nous a toujours traités : nous sommes des moins que rien et nous devons toujours subir », a-t-il martelé, pointant la différence de traitement entre l’Europe et l’Afrique : « L’Euro s’est joué alors que nous étions en pleine pandémie, avec des stades pleins. Il n’y a pas eu d’incidents, et nous avons joué dans plusieurs villes en Europe. » « Que l’on nous dise clairement les choses ! », a-t-il encore insisté, avant de regretter le fait que « dans cette façon de faire, certains Africains [soient] encore complices ».
L’homme, connu pour son franc-parler et pour ne pas se laisser faire, a dit tout haut ce que beaucoup pensaient tout bas, même si sur les réseaux, on a assisté à un déferlement d’indignations. Un sacré vrai Lion indomptable, cet Eto’o. Demandez à son ex-coach Pep Guardiola qu’il avait qualifié de joueur moyen, alors que celui-ci avait tenté de le minimiser et de lui rendre la vie dure. Il avait même demandé à l’espagnol de lui présenter ses excuses.
Comment décrypter les propos de Klopp selon lesquels, « la coupe d’Afrique est un petit tournoi ». Sinon que comme un manque de respect. Qu’il ait au moins un peu de respect pour ses joueurs Africains qui lui valent d’accroître sa renommée en gagnant la Ligue des Champions et des matchs. Suprême paradoxe, des personnes de sa trempe méprisent le football africain tout en s’indignant de perdre ses joueurs africains à cause de la Coupe d’Afrique. Bizarre comme posture !
Mais là n’est pas le seul acte à travers lequel on peut noter un traitement bien curieux vis-à vis des Africains. Tenez par exemple le cas Sadio Mané, lors du trophée « Ballon d’or » 2019 de France Football, au cours duquel il avait été placé au pied du podium. Soit à la 4ème place. Beaucoup n’avaient pas manqué d’exprimer leur surprise car pour cette année-là, Liverpool était non seulement sacrée championne d’Europe, mais encore vainqueur de la Supercoupe d’Europe et du mondial des clubs ; dans le même temps Sadio était le meilleur jour de Liverpool, en même temps lauréat du Prix « Onze d’Or » et finaliste de la Can. De quoi laisser échapper des cris d’étonnement de bon nombre d’amateurs du football, particulièrement en Afrique et une partie du reste du monde.
C’est comme également cette polémique relative au trophée Lev Yachine récompensant le meilleur gardien de l’année. Edouard Mendy a été battu par Gianluigi Donnarumma. Mais un choix toutefois loin de faire l'unanimité. Sur Canal +, c’était le désaccord total entre Philippe Doucet, le journaliste sportif et Habib Bèye, le consultant. « Donnarumma a été bon toute l'année. Il a fini au même classement que Chelsea. Milan et Chelsea ont tous les deux terminés 3ème. Où Mendy a été meilleur que Donnarumma ? Parce que l'Euro et la coupe du monde sont des compétitions qui ont lieu tous les quatre ans et sont les plus renommées au monde. Naturellement, quand il y a des prix individuels, les vainqueurs viennent normalement de ces compétitions-là. Raison pour laquelle, moi j'aurais donné le Ballon d'or à Jorginho. Édouard Mendy a fait une belle saison mais malheureusement, il est tombé sur un Donnarumma qui a gagné l'Euro », a fait savoir le journaliste.
Une opinion loin d’être partagée par Habib Bèye : « Donnarumma devant Mendy, c’était écrit. C’est déjà écrit à la FIFA quand ils mettent le gardien Edouard Mendy sans son maillot du Sénégal, bien au fond, bien caché… C’est la réalité, il faut l’entendre, il faut arrêter d’être hypocrite. Vous avez vu les statistiques ? Le nombre de clean-sheat d’Edouard Mendy est beaucoup plus important que celui de Gianluigi Donnarumma. Sa saison dans sa globalité, est bien plus aboutie. On a récompensé un joueur sur un mois de compétition, mais je pense que Mendy a fait une meilleure saison avec Chelsea avec la Ligue des Champions ». Habib Bèye d’ajouter : « Pourquoi on valorise plus un Euro qu’une Ligue des Champions ? L’année c’est 12 mois de compétition, pas un mois de compétition. Sur 12 mois, Edouard Mendy est le meilleur gardien d’Europe. Pourquoi n’a-t-il pas gagné ? Parce qu’il est Africain et Sénégalais et que sa sélection ne rayonne pas comme l’Italie dans tout ce que cela représente. On ne reconnait pas un international africain comme on reconnait un international européen».
Ce qu’il convient en effet de relever, c’est que Mendy a été vainqueur de la Ligue des Champions et de la Super coupe d'Europe avec Chelsea en 2021 et lauréat du prix meilleur gardien Uefa. Très performant, l’international sénégalais a largement contribué aux succès des Blues durant la saison, mais cela n’a pas suffi pour battre le gardien du Paris Saint-Germain, vainqueur de l’Euro avec l’Italie. Une aberration pour plusieurs observateurs qui ont hurlé au racisme à la suite de cette distinction attribuée à Gianluigi Donnarumma.
Difficile en effet de comprendre la logique de Philippe Doucet qui nous a habitués à des analyses bien plus brillantes et plus équilibrées. En effet sa logique n'est pas forcément celle qui a toujours été appliquée. Et les statistiques semblent le contredire. En effet depuis le premier Ballon d'or en 1956, beaucoup de joueurs ont été lauréats sans pour autant gagner le mondial ou l'Euro. Et de 2000 à nos jours, sept ballons d'or ont été attribués à des joueurs qui n'ont remporté ni la coupe du monde, ni l'Euro. Luis Figo (2000), Andriy Shevchenko (2004), Cristiano Ronaldo (2008 et 2014), Messi (2010 et 2012) et Luca Modric (2018).
Et Hamilton se fit usurper le titre...
C’est un autre et bien curieux film que celui qui s’est déroulé, dimanche 12 décembre à Abu Dhabi et consacrant Max Verstappen champion du monde. Le spectacle s’est déroulé sous le regard médusé de télespectateurs et spectateurs qui se demandaient quel coup était en train de se jouer sous leurs yeux. Et naturellement les supporters néerlandais, avec ces nombreux drapeaux orange flottant, étaient visiblement aux anges, ne se préoccupant point de la réalité. Ils étaient là pour ramener le trophée à la maison sans se soucier du règlement et d’une quelconque éthique du sport. Ils trouveront de toute façon toutes les raisons pour valider ce résultat.
Un titre de champion du monde qui semblait de toute façon se dessiner au regard de la victoire mitigée de Verstappen lors du Grand Prix de Belgique qui s’est lui aussi terminé d’une bien triste manière à Spa. Pour rappel, la course avait été arrêtée, alors que les pilotes n’avaient pu effectuer que quatre tours, tous sous voiture de sécurité, en raison de la pluie. Le Néerlandais Max Verstappen (Red Bull) a été déclaré vainqueur devant les Britanniques George Russell (Williams) et Lewis Hamilton (Mercedes). La moitié des points, soit 12,5 sur 25 en cas de victoire, avait été attribuée. Une situation qui s’est produite au moment où Hamilton était tranquillement en train de remonter la pente face à un Verstappen qui avait fini par dominer le championnat, suivi de près par Lewis Hamilton.
Dans cette confrontation finale où les deux pilotes étaient à égalité au départ avec un nombre de victoires plus important pour le Néerlandais (mais avec 4 derniers grand prix gagnés par Hamilton qui a fait une remontée), tout a commencé par une passe d'armes dans le premier tour dont Hamilton a profité pour s'échapper en tête, en coupant un virage. Ce qui avait d’ailleurs fait grincer des dents chez Red Bull sans que la manœuvre ne justifie une enquête aux yeux des commissaires sportifs. En tête, l'Anglais avait ensuite fait parler sa vitesse pour creuser un écart que son rival semblait incapable de combler.
Ce qui a été surtout scandaleux à noter, c’est la manière dont Michael Masi, le directeur de course, s’est ravisé. Même s’il est vrai que l'intervention de la voiture de sécurité a été nécessaire le temps de dégager la monoplace du Canadien qui avait crashé, Verstappen s'était arrêté pour passer des pneus tendres et pas Hamilton.
Deux issues devenaient possibles : si la course reprenait, le Néerlandais aurait l'avantage au redémarrage, si elle se terminait derrière la voiture de sécurité, sans possibilité de doubler, c'était à l’avantage de l'Anglais.
Mais ce qui s’est passé après l’accident du pilote canadien de Williams, la « safety car » est entrée en scène. Dans un premier temps, le directeur de course Michael Masi n’a pas autorisé les pilotes retardataires à reprendre leurs positions d’origine. Le pilote Red Bull se retrouvait alors avec cinq voitures entre lui et le leader Hamilton. Et puis, « miracle »… sa décision change et autorise que les voitures retardataires dépassent, le Néerlandais a pu venir se glisser derrière le Britannique et ses pneus usagés de 45 tours, avant de le doubler sur le fil, alors qu’on était à un tour de la fin de course, Verstappen ayant chaussé des pneus neufs.
Une situation controversée qui a d’ailleurs poussé France 24 à écrire sur son site d’infos : « au bout des 58 derniers tours de 2021, c'est probablement le meilleur sur la saison qui l'a emporté, mais pas le plus rapide du jour à Abou Dhabi. Et c'est une décision de la direction de course qui a fait la différence.»
Mais à la vérité, beaucoup de commentateurs ahuris par un tel rebondissement dans la décision de Masi, n’ont pas manqué de souligner qu’il a pris des libertés avec le règlement, selon lequel la voiture de sécurité aurait dû rester en piste un tour de plus, jusqu'à la fin de la course, ce qui aurait offert une victoire au ralenti à Hamilton. « Je comprends très bien la réclamation de Mercedes », disait le Français Alain Prost sur Canal+. « On proteste sur la manière de gérer la voiture de sécurité (...) Ca devient une polémique supplémentaire, on n'avait pas besoin de ça car la faute a été commise par le pouvoir sportif. »
Le Britannique Damon Hill allait dans le même sens sur Twitter: « C'est une nouvelle façon de gérer le sport où le directeur de course peut prendre ces décisions ad hoc. Ca penche un peu trop vers +devinez ce que je vais faire maintenant+ ».
« Avec le recul, les commissaires auraient-ils pu faire un meilleur travail? Oui. S'est-il passé quelque chose de controversé? Oui", remarquait l'ancien pilote écossais David Coulthard au micro de la chaîne britannique Channel 4. "L'arbitrage était très difficile à comprendre pour les équipes », ajoutait l'Australien Mark Webber.
Pour Nico Rosberg, ancien coéquipier de Hamilton et champion du monde, en 2016, il est clair que la façon dont Lewis Hamilton a perdu le titre dans le dernier tour de course du Grand Prix d’Abou Dhabi n’était « pas conforme » au règlement. « Aussi bien Lewis que Max [Verstappen] aurait mérité le titre, s’exprime Rosberg dans un entretien accordé à RacingNews365.com. Bien sûr, c’était déchirant pour Lewis de le perdre de cette manière, avec une espèce – sur le moment – de changement de procédure qui n’était pas conforme au règlement. » « Max, néanmoins, est un champion méritant. Nous avons eu la saison la plus incroyable, ne l’oublions pas. Maintenant, il s’agit simplement de s’en remettre et de passer à autre chose. On ne peut plus rien y changer de toute façon. »
Mais, il y avait parmi les anciens pilotes devenus consultants, quelques-uns pour appeler à la clémence pour un directeur censé prendre des décisions justes et faire fi de la pression « Michael Masi veut qu'ils courent, il ne veut pas décider de l'issue du championnat du monde. C'est vraiment délicat mais on a vu une course », rappelait le Britannique Jenson Button. « Il faut avoir un peu de compassion, plaidait également Nico Rosberg. Le monde entier le regarde et il doit décider en 15 secondes. C'est le dernier tour de la dernière course du championnat, la situation avec le plus de pression qui soit, et sa décision nous a offert un magnifique moment.
En Angleterre, patrie de Lewis Hamilton, ou en Allemagne, pays de Mercedes, la presse a été unanime pour dénoncer les errements de la FIA et ce final de la saison 2021 déséquilibré, selon elle. Des informations reprises et traduites par l’Equipe. « C'est devenu une habitude pour la Formule 1 de se tirer des balles dans le pied mais cette fois, elle a utilisé un lance-roquettes pour le faire. » Le tabloïd anglais The Sun ne fait pas dans la dentelle en général et n'a pas changé ses habitudes après avoir vu son champion local, Lewis Hamilton, se faire déposséder du titre de champion du monde par Max Verstappen de manière litigieuse dimanche à Abu Dhabi.
« Après le spectacle pathétique en Belgique, où quelques tours ont été effectués derrière la voiture de sécurité pour satisfaire aux contrats TV, on touche à nouveau le fond, poursuit le journal. Même la FIA ne comprend plus son propre règlement même si c'était le meilleur combat pour le titre depuis des années. »
Le Daily Mail est sur la même longueur d'onde en estimant que « la Formule 1 a donné au monde ce qu'il voulait voir mais qu'en faisant cela, elle a renversé les concepts d'équité et de justice sportive. Cela passera très bien sur Netflix mais une analyse à froid du parcours de Max Verstappen jusqu'au titre mondial laissera une sensation de nausée. »
« Le problème, reprend le Times, c'est que les règles ont changé au fur et à mesure que la saison devenait de plus en plus chaude et que les règles pour la dernière course n'ont pas été correctement appliquées. » Pour le Guardian, « dans une saison où les deux équipes se sont disputées toujours plus amèrement et furieusement, ce final a touché le fond de ce point de vue ».
En Allemagne, on est peu ou prou sur le même ressenti des événements. Au fil d'un long article, Bild se demande : « Qui a foiré ? » En conclusion, le tabloïd allemand estime que « beaucoup de facteurs avaient contribué mais qu'au final, c'était le directeur de course Masi qui avait fait pencher la balance ». Un consensus là aussi dans les analyses.
Dans une opinion intitulée « ça n'a rien à avoir avec le sport comme je l'aime », Lutz Wöckener, de Die Welt, évoque son sentiment d'ignorance face à ce final. « Jusqu'à ce que je réalise que tout le monde apparemment partageait ce sentiment. C'est cette ignorance qui a créé la tension et non la compétition elle-même. Et plus j'écoutais les experts, plus il était clair que cela n'avait plus grand-chose à voir avec du sport. Les derniers tours de la saison étaient comme procéder à un arbitrage vidéo où les décisions seraient prises au hasard. »
Le Frankfurter Allgemeine Zeitung souligne aussi combien cet épilogue est représentatif de la saison 2021 où « les deux équipes ont souvent été vues à la porte de ceux faisant les règles, essayant de faire passer leur point de vue. Alors pourquoi maintenant Mercedes devrait-il être beau perdant ? Ceux qui le pensaient ont été naïfs. » Le Süddeutsche Zeitung se projette aussi sur la façon dont cette course et cette fin de saison resteront dans les mémoires. « Les historiens du Sport débattront pendant des décennies pour savoir si un autre scénario dramatique peut égaler celui-là... Surtout vu que Mercedes a réussi à le prolonger », conclut le journal de Bavière.
Et même la pommade qu’a tenté de mettre Verstappen sur Hamilton en le qualifiant de grand sportif, n’ajoutera pas plus d’éclat à la victoire du Hollandais car le recours de l’écurie Mercedes et les nombreux commentaires d’étonnement et d’incompréhension, ont largement entachée. Une victoire que l’on ne peut ne pas considérer comme usurpée à Hamilton. Il y en a eu beaucoup pour penser que les organisateurs ne voulaient sans doute pas qu’il batte tous les records, y compris celui du plus grand nombre de titres parce qu’en réalité, il n y a que celui-ci qui lui restait face à l’Allemand Schumacher qu’il égalait.
Si Toto Wolff est sans doute retenu par un devoir de réserve, son épouse Susie s’est fendue d’un commentaire peu amène. La femme du team principal de Mercedes AMG F1, elle-même ancienne pilote et actuelle CEO de Venturi Racing en Formula E, a pris naturellement fait et cause pour son mari. Selon elle, Lewis Hamilton a été anormalement privé du titre mondial en raison de l’attitude adoptée par la direction de course dans les derniers instants décisifs du Grand Prix d’Abou D’habi.
« En abordant cet ultime week-end d’une saison éreintante, je pensais que le team et son pilote méritaient de gagner le championnat, a-t-elle écrit. Tout ce que j’espérais, c’est que cette finale historique se déroule proprement, sans controverse. Hélas, ce ne fut pas le cas. »
« Ce qui s’est produit est difficile à comprendre et me laisse avec un goût amer, ajoute-t-elle. Pas le fait de perdre face à Max et à Red Bull qui ont toujours eu la possibilité de l’emporter, mais par la manière dont Lewis a été volé… »
Un grand gâchis en somme et un sacré coup pour l’éthique sportive et l’équité qui foutent le camp. C’est l’image de la compétition qui s’en retrouve bien écornée. Il n’est pas inutile de se demander si Michael Masi avec ces décisions bien litigeuses et malheureuses qui s’enchaînent, est vraiment à sa place. Et même la déclaration de Max Verstappen n’empêchera pas cette victoire d’être bien entachée : « Je suis fier d'avoir décroché cette couronne au terme d'une incroyable bataille avec Lewis, un des plus grands pilotes de l'histoire de la F1. On s'est poussé à la limite, parfois au-delà même mais cela fait partie du sport auto. Mais le principal est qu'au final on se respecte, même si parfois cela fait mal. Après la course, il est venu me voir, on s'est regardé dans les yeux et on s'est serré la main. On va essayer de se battre encore avec autant d'intensité l'année prochaine. »
En somme, une victoire finalement sans gloire. Une victoire tout simplement usurpée. Et Verstappen du fond sa conscience, le sait. C’est pourquoi son euphorie est si mesurée et le silence si assourdissant du grand seigneur qu’est Hamilton, la refroidit davantage.