NETTALI.COM – Au lendemain du boycott que le Cdeps a réservé aux Assises des médias, Bamba Kassé déverse sa bile et liste les maux qui gangrènent la presse sénégalaise, en pointant la responsabilité du syndicat patronal. Le leader du Synpics croit savoir que les conclusions de ces assises seront remises à l’Etat, même si Mamadou Ibra Kane et Cie brillent par leur absence.
Invité de la 7 Tv, ce vendredi, le secrétaire général du Syndicat des professionnels de l’information de la communication du Sénégal, Bamba Kassé, réagit au boycott que le Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse au Sénégal (Cdeps), a réservé aux Assises des médias, entamées hier, à Dakar.
Kassé bat en brèche les arguments brandis par le Cdeps, excipant avoir été tardivement invité à cette rencontre.
« J’aurais compris les arguments du Cdeps, si l’on nous avait opposé un manque d’ouverture, mais dire qu’ils n’ont pas été invités à temps, c’est pas un argument qui tient la route », dit-il.
Il prend note de la médiation initiée par Diatou Cissé Badiane, membre du comité scientifique, mais il déclare que cela ne va pas empêcher que les « Assisards » mènent le processus à terme.
« Appel, Synpics, la Convention des jeunes rapporteurs, l’Union des cameramen, etc, et même des patrons de presse qui ne font pas partie du Cdeps étaient représentés à ces assises. Y avait que le Cdeps qui n’était pas venu. Il ne faut pas qu’ils pensent qu’un syndicat peut mettre la pression sur un autre. On va mener le processus jusqu’au bout, on va y arriver et on va remettre les conclusions à qui de droit. S’il y a une organisation que le Synpics dérange, c’est son problème. On a dit Assises des médias et non seulement Assises de la presse», éclaire encore M. Kassé.
Poursuivant son propos, il précise : « L’essentiel est que nous voulons que tout soit inclusif. On sollicite tout le monde pour élaborer les termes de référence. On a l‘impression que c’est un problème d’ego. Peut-être dans l’approche, on a commis des erreurs ? Mais une chose est sûre : on peut penser que la plupart des problèmes du secteur viennent du patronat », accuse-t-il.
Bamba Kassé révèle avoir échangé au téléphone avec le patron du Cdeps Mamadou Ibra Kane, avant qu’une invitation en bonne et due forme lui soit adressée.
Pour le secrétaire général du Synpics, « quand on parle du modèle économique pour la presse pour accroitre les moyens, ou passer de l’aide à la presse au fonds d’appui, quand on parle de transition numérique et des technologies que cela appelle, c’est le patronat qui en bénéficie ».
Ainsi, le journaliste croit savoir que les patrons jouissent d’un traitement de faveur, surtout avec les mesures prises pour endiguer le coronavirus.
« 80 % des patrons de presse n’acceptent pas d’appliquer la convention collective et il n’y a pas de sanction. Dans ce pays, tu es patron de presse, tu bénéficies d’exonération quand tu importes des produits, tu ne paies pas d’impôt, tu ne paies rien, quand il y a une situation exceptionnelle, tu ne paies pas la Tva, l’impôt qui devait être reversé sur le salaire ne l’a pas été, on l’a gardé dans la trésorerie », accable encore syndicaliste.