NETTALI.COM - A kaolack, ce vendredi 18 février, c'est une marche pacifique qui a été organisée par la coalition And/Nawlé And/Liguey. Objectif, protester contre la non installation du président du conseil départemental Ahmed Youssouf Bengelloun, suite aux résultats publiés par le tribunal de grande instance de Kaolack le donnant vainqueur.
C'est en effet une marche pacifique qui a débuté au rond-point Médina Baye avant de poursuivre jusqu'à l'école Mboutou Sow. Elle a ainsi donné lieu à une grande mobilisation de la population de Kaolack, surtout du département. La coalition And/Nawlé And/Liguey entend ainsi donner un ultimatum de deux jours afin que le président du Conseil départemental de Kaolack, Ahmed Youssouf Bengelloun, soit installé. "Nous voulons que notre président du Conseil départemental de Kaolack, Ahmed Youssouf Bengelloun, soit installé", entendait-on scander par une foule des grands jours. Sur les pancartes, on pouvait aussi lire : "Non à l’acharnement."
Le maire Serigne Mboup, présent à la marche, a lui invité la coalition "Benno Bokk Yaakaar" à savoir raison garder. "Ils doivent arrêter de mêler les affaires politiques et celles administratives. Ils doivent arrêter. Il faut que ça cesse !", a-t-il martelé. Les mensonges, à son avis, ne doivent plus prospérer.
Ahmed Youssouf Bengelloun, qui est arrivé en tête avec un écart de 1 756 voix, suite aux résultats publiés par le tribunal de grande instance de Kaolack, a en tout cas fait savoir que le forcing ne passera pas. Car, dit-il, "cette victoire historique, personne ne peut la confisquer". "Le peuple est venu manifester pour l’installation du président du Conseil départemental de Kaolack. C’est ce que les résultats ont donné dans les urnes. Nous demandons au préfet Cheikh Ahmed Tidiane Thiaw de prendre ses responsabilités, comme la loi le lui impose. La loi dit : quinze jours après la proclamation des résultats, il doit installer les conseillers départementaux, de même que le président", rappelle-t-il.
L'appel au juge Ousmane Kane
Le président élu interpelle les autorités administratives, en sachant que dans d’autres localités comme Thiès, Pikine avec Timbo, Mbacké où des recours ont
été introduits, les élus ont été installés. Il précise que le recours, en matière électorale, n’est pas suspensif. "Dans un même pays, il ne peut y avoir deux lois. Je demande au préfet encore une fois d’installer l’équipe départementale. Le fait de ne pas installer le président du conseil départemental pousse le conseil à aller en vacance", prévient M. Bengelloun.
Qui ajoute : "Je dis aussi au président de la Cour d’appel de Kaolack, Ousmane Kane, qu’il n’a pas le droit de sursoir à l’installation du président du
Conseil départemental de Kaolack." Puis, l’apostrophant, il déclare : “Vos prérogatives se limitent à recevoir les requêtes et à les traiter dans les délais
impartis. Il n’est jamais trop tard pour mieux faire. La grandeur d’une personne est de reconnaitre son erreur. Nous vous sollicitons à retirer cette ordonnance."
"Injustice rampante"
Ainsi, Ahmed Youssouf Bengelloun prend à témoin l’opinion nationale et internationale sur cette "injustice rampante" La responsable des femmes de
Bokk Gis Gis, Diarra Diaw, membre de la coalition And/Nawlé And/Liguey, dit son regret de voir Kaolack dans cette situation. "C’est désolant, car la population de Kaolack a choisi Ahmed Youssouf Bengelloun. Nous avons fait notre choix ; il faut que cela soit respecté par les autorités. Les autorités administratives doivent nous respecter et respecter nos droits", crie-t-elle.
Le quatrième adjoint au maire de Kaolack, Dr Guèye, lui, dénonce "des soubresauts pour saboter leur victoire". "Le conseil départemental est en vacance, ce qui n’est pas normal. Le maire est installé et a commencé le travail. Malheureusement, pour le département, ce n’est pas le cas. Nous interpellons les autorités pour que la loi soit dite. Nous disons non à l’injustice et la coalition And/Nawlé And/Liguey qui a gagné haut la main restera debout à sauvegarder cette victoire", alerte l’adjoint au maire.