NETTALI.COM - Invité de l'émission Grand Jury de ce dimanche, Cheikh Yérim Seck s'est prononcé sur le retour du poste de premier ministre. Pour le journaliste politologue, les raisons avancées par le chef de l'État, surtout son agenda chargé avec la présidence de l'Union africaine qu'il a héritée pour une durée de 1 an, ne tiennent pas la route.
Après avoir supprimé le poste de Premier ministre au lendemain de sa réélection en 2019, le président sénégalais Macky Sall a décidé de le restaurer. Dans le Grand Jury de la Rfm, Cheikh Yerim Seck a donné "la vraie raison".
" Ce n'est pas cela la vraie raison. La vraie raison c'est que le départ (pour des raisons de santé) de Mohammed Boun Abdallah Dione (ancien Premier ministre et ancien secrétaire général du gouvernement) a créé un vrai vide institutionnel pour l'État. Beaucoup de parties prenantes de la vie nationale comme les syndicats, les étudiants, les médias, ou les autorités religieuses n'avaient plus d'interlocuteur. Macky Sall était en front office, voilà pourquoi la contestation de mars a été fracassante à son égard, parce qu'il n'y avait plus de contre feu pour le régime", a analysé le journaliste.
A l'en croire, dès que Boun Abdallah Dione a disparu, tout s'est écroulé.
" Il n'y avait même plus de coordination du travail gouvernemental. Tout allait dans tous les sens. Un chef d'État n'est pas fait pour faire de la petite épicerie. Aujourd'hui, il y a un vrai besoin administratif d'un poste de Premier ministre pour le travail de coordination", a-t-il expliqué.
Pour le futur occupant du poste, le journaliste conseille au chef de l'État de nommer une "personnalité transversale", qui soit politique, car on va vers des échéances très importantes (les législatives de juillet 2022), dans lesquelles se joue la survie politique du régime.