NETTALI.COM - L’Association nationale des sages-femmes d’Etat du Sénégal (ANSFES) va investir la rue le 7 mars prochain. Elle dénonce les viols, agressions et l'iniquité dans le recrutement dont ses membres sont victimes.
Elles en ont marre de subir des agressions. Elles ne veulent plus accepter la discrimination. Elles, ce sont les sages-femmes du Sénégal. Ces dernières seront dans la rue le 7 mars prochain. Elles organisent une marche pacifique sur toute l’étendue du territoire national pour dénoncer les viols et les violences physiques et verbales dont elles sont victimes. Mais également pour dire non à la discrimination dans le recrutement. « Mais nous n’excluons pas, si rien n’est fait, d’arriver à un stade où les sages-femmes ne vont plus rester dans les structures de santé. Ce sera une hécatombe. C’est ce que nous voulons éviter. Nous sommes à 236 décès maternels pour 100 mille naissances vivantes. Nous voulons, dans les ODD, aller à 70 décès maternels et cela ne peut pas se faire sans les sages-femmes. Mais celles-ci ne peuvent pas travailler avec ces menaces et dans ces conditions”, a déclaré la présidente de l’Association nationale des sages-femmes d’Etat (ANSFES).
“Il arrive qu’elles butent sur le refus de leur accorder un congé de maternité ». Selon la présidente de l’ANSFES, parfois, les sages-femmes font des accouchements à l’aide de la torche de leur portable dans des zones où il n’y a ni eau ni électricité. “Notre souci, c’est l’accès à des soins de qualité et l’équité dans le traitement. Il arrive qu’elles butent sur le refus de leur accorder un congé administratif, parfois même de maternité ou de signature de demande de mutation et ou de permutation”, dénonce Mme Mbodj.
A l’en croire, les sages-femmes sont, pour la plupart, assujetties à travailler sous CDD, renouveler chaque année sans assurance de recrutement dans la Fonction publique. Elles vivent, fustige-t-elle, une inégalité criante dans le recrutement (non-respect de l’ancienneté) avec comme conséquence un statut de prestataire, stagiaire, voire de chômeur pouvant aller jusqu’à 10 ans ou plus. “Si on avait respecté l’ancienneté, personne ne se serait plaint. Aujourd’hui, on recrute, en ne tenant pas compte de l’ancienneté. De plus en plus, les sages-femmes sont victimes de violences basées sur le genre dues à notre statut de femmes vulnérables et qui subissent aussi bien des violences verbales que physiques”, évoque-t-elle.
Avant d’ajouter qu’elles sont aussi victimes de violences administratives, parce qu’elles sont souvent humiliées. Elles vivent, renseigne Bigué Bâ Mbodj, des frustrations dans les postes de santé de la part de certains médecins-chefs de district (MCD) qui placent des agents hiérarchiquement inférieurs en grade au-dessus d’elles comme leur supérieur hiérarchique pour les rabaisser davantage.