NETTALI.COM - Le Tribunal de Kédougou a condamné. Ibrahima Diop, l’adjoint du chef de brigade du Parc de Niokolo Koba, à 6 mois de prison ferme pour coups et blessures volontaires sur 4 jeunes, dont un catéchiste du village de Backi Backi dans la commune d’Oubadji, département de Salémata.
Les faits remontent au 21 février dernier lorsque 4 jeunes originaires du village de Backi Backi ont été envoyés par le chef de poste de garde d’Oubadji pour lui trouver des bottes de paille afin de refaire les toits de sa concession. Sur leurs vélos, ces jeunes auront la malchance de rencontrer une patrouille composée de 10 éléments de la Brigade lycaon du Parc Niokolo Koba. Les agents du Parc leur ont demandé de sortir leur arme. N’ayant pas eu de réponses satisfaisantes, les agents du Parc les ont menottés, suspendus à un arbre avant de les tabasser violemment. Leur forfait accompli, les agents les ont laissés sur place.
Découverts plus tard, les jeunes ont été conduits à l’hôpital de Kédougou par les habitants des villages environnants. L’un d’eux s’en est tiré avec des traumatismes lombaires. Les parents des victimes et les organisations de défense des droits de l’Homme ont dénoncé ces actes barbares et réclamé justice.
Le procureur de la République de Kédougou, Baye Thiam, qui s’est autosaisi, suivait, au jour le jour, l’évolution du dossier, afin de lever le mystère qui entoure cette affaire. A la suite d’une traque serrée, menée avec brio par les gendarmes, le présumé auteur des traitements inhumains a été identifié comme étant Ibrahima Diop, adjoint au chef de Brigade lycaon. Il a été arrêté, déféré avant d’être placé sous mandat de dépôt.
Devant la barre du Tribunal de Kédougou, le mis en cause a reconnu avoir été à l'origine de l’incident. Il explique avoir suivi des traces de vélos après avoir entendu des coups de feu. Lui et ses éléments ont alors trouvé à l’intérieur du parc 4 personnes qui prétendaient couper de la paille pour le poste de garde d’Oubadji. Mais non loin de là, ils disent avoir trouvé des piquants de porc-épic. C’est dans l’optique d’avoir de plus amples informations que lui-même, adjoint du chef de brigade Ibrahima Diop, a été le seul à frapper ces individus pour n’avoir pas eu de réponses satisfaisantes.
Les parties civiles ont réclamé 1,5 million de FCfa à titre de dommages. Le Procureur, quant à lui, a requis une peine de 2 ans de prison ferme compte tenu de la constance des faits. Finalement, la décision du tribunal a été beaucoup plus clémente, car l’agent du Parc devra purger une peine de 6 mois de prison ferme.