NETTALI.COM- Le troisième sommet de la francophonie économique prévu les 16, 17 et 18 mars 2022 s’est ouvert ce mercredi à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. La cérémonie d’ouverture a été une occasion pour le ministre de l’Economie, Amadou Hott d’inviter les pays membres à plaider pour le financement du gaz d'ici 30 ans tout en plaidant la création d'une banque de développement francophone.
« Vers une économie résiliente, verte et inclusive ». C’est le thème du troisième sommet de la francophonie économique organisée à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar les 16, 17 et 18 mars 2022.
Le ministre de l’Economie, Amadou Hott qui a présidé la cérémonie d’ouverture a beaucoup insisté sur le financement du gaz d’ici 30 ans. A son avis, « la transition énergétique doit se faire de manière intelligente ». Et c’est pourquoi, il invite tous les pays francophones à plaider pour le gaz, pour une énergie de transition. « Vous avez suivi la décision de certains grands pays d’arrêter le financement public du gaz to power, mais également du financement de l’exploitation du gaz. Nous n’avons pas de problème sur l’arrêt du financement public pour la production du gaz ou du pétrole, parce que le secteur privé finance largement le up stream, donc la production. Mais pour la conversion du gaz en électricité, pour le gaz to industry, nous avons encore besoin du financement des institutions multilatérales de développement », dit-il devant le parterre d’invités. Aussi invite-t-il ces derniers à suivre l’exemple du Sénégal qui mène ce combat.
« Nous avons besoin d’une transition d’une trentaine d’années pour que les pays africains, peut-être d’ici 2060, puissent continuer à utiliser le gaz. On a 650 millions d’Africains qui n’ont pas accès à l’électricité. Donc c’est primordial que le gaz que nous avons qu’on puisse le convertir en électricité », souligne le ministre.
Toutefois, Amadou Hott estime que ces efforts doivent s’accompagner de paix et de stabilité. « Sans paix ni stabilité, nous ne pouvons rien obtenir, nous ne pouvons rien réaliser. C’est pour cela qu’il urge de renforcer notre coopération dans ce secteur et d’assurer ensemble la paix et la sécurité dans la zone francophone », dit-il.
Pour convaincre son auditoire, il argue : « certains pays du Sahel dépensent plus de 2 à 3% de leur Pib dans des dépenses militaires et sécuritaires. Pour certains pays, c’est 20 à 25% du Pib. Le Sénégal plaide également dans le calcul du déficit budgétaire qu’on exclut, pour un temps, les dépenses de sécurité »
Face à manque de moyens dont font face le continent, le ministre considère que les pays doivent avoir plus d’institutions de financement francophones. « Nous avons dans notre sous-région la banque africaine de développement. C’est une banque où les gens sont bilingues, mais tout le travail se fait en anglais, après on traduit en français. Il nous faut plus d’institutions de développement francophones comme la Boad qui est exclusivement une institution francophone mais également venant de pays francophones », plaide le ministre. avant d'expliquer : « les institutions francophones reçues en Afrique c’est moins de 10, maximum 15%. » C’est pour cela, insiste-t-il, « il est important de promouvoir des échanges entre les pays francophones et nos pays africains pour créer une banque de développement francophone qui sera exclusivement dédiée aux pays francophones. »