NETTALI.COM – De l’avis de Mamadou Diop Decroix, le Sénégal est le seul pays à souffrir de la fermeture des frontières avec le Mali. Il fait remarquer que malgré la ligne dure du président Alassane Ouattara contre la junte à Bamako, même la Côte d’Ivoire ne pâtit pas de cette situation, car des produits en provenance du Port d’Abidjan passent par le Burkina Faso pour entrer au Mali.

Invité à l’émission «Opinion » dimanche passé, Mamadou Diop Decroix s’est prononcé sur la situation au Mali voisin, qui a été mis sous embargo par la CEDEAO, après que la junte au pouvoir a décidé de prolonger son mandat à la tête du pays.

Pour rappel, Diop Decroix a récemment visité Bamako, avec une délégation comprenant Guy Maris Sagna, Pierre Sané entre autres. Ainsi,  le secrétaire général de Aj / Pads a, « en tant que panafricaniste et à titre indépendant » rencontré le Premier ministre malien, Choguel Maïga qui fut son homologue alors qu’il était ministre du Commerce dans le gouvernement de Abdoulaye Wade.

Il a déploré la fermeture des frontières entre le Sénégal et Mali, en application de la décision de la CEDEAO et déduit que « le Sénégal est le grand perdant ». « Y a que le Sénégal qui ferme sa frontière. La Guinée n’a pas fermé sa frontière. La Mauritanie n’a pas fermé sa frontière. La frontière avec l’Algérie est ouverte. La Côte d’Ivoire, dont on parle, qui semble être très avancée sur cette question, sa frontière avec le Burkina Faso est ouverte, le Burkina et le Mali leurs frontières sont ouvertes. Donc, les marchandises qui viennent de Côte d’Ivoire, du Port d’Abidjan, vont jusqu’à Bamako…Ces sanctions sont iniques, illégales et illégitimes », dénonce l’ancien compagnon de lutte de Landing Savané.

A la question de savoir si le Sénégal, dont le président de la République est à la tête de l’Union Africaine, pouvait agir autrement, le député répond : « Le Sénégal devait s’opposer à l’embargo et proposer une alternative à l’embargo ».

Il ironise à l’endroit de certains dirigeants africains qui pensaient que le Mali n’allait pas tenir au bout de dix jours d’embargo. « Les obstacles sont toujours des opportunités pour des changements majeurs. Le Mali continue de vivre, d’exister », croit-il savoir.

Selon M. Diop, « c’est le système néo-colonial qui est dans sa phase terminale au Mali ». « Aujourd’hui, relie-t-il, quand on parle du Mali, on parle de la situation mondiale, parce que c’est la fin d’un système qui est en train de s’opérer en Ukraine. Ici, aussi au Mali, c’est la fin d’un système qui est en train de s’opérer ».

L’invité de Pierre Edouard Faye, rappelant les propos de l’ancien président Amadou Toumani Touré dira : « Le Mali, c’est le Sénégal Oriental et le Sénégal, c’est le Mali occidental.  Ce qui se passe au Mali nous intéresse et nous concerne ».