NETTALI.COM- Le producteur compositeur Bouba Ndour et le rappeur Brill ne jouent pas la même note. Ces deux ont soldé, ce mercredi 23 mars, leurs comptes devant la barre. Si le rappeur réclame 100 millions de francs CFA à Bouba Ndour qui, sans autorisation, a utilisé son son dans un téléfilm, ce dernier réclame en contrepartie, 200 millions au rappeur qu’il accuse d’avoir terni son image. Le délibéré de cette affaire est prévu pour le 13 avril.
Boubou Ndour a comparu, mercredi, à la barre du tribunal correctionnel de Dakar pour les faits de violation du droit d’exploitation d’une œuvre et droit moral au préjudice du rappeur brill, Djybril Mbaye Fall à l’état civil. Des faits qu’il a niés devant le prétoire. « Brill, je ne le connais que de nom seulement. J’ai utilisé le son avec son consentement. Il s’est avéré qu’après avoir choisi le morceau, le monteur a attiré mon attention. Je me suis rapproché du directeur de la production pour utiliser 26 secondes. Pathé Dia l’a appelé devant moi pour le prévenir et il avait dit qu'on avait son autorisation », a expliqué Bouba Ndour, en faisant savoir que c’est deux mois plus tard qu’il a reçu la citation directe l’incriminant. « Je ne prendrai jamais l’œuvre de quelqu’un sans son autorisation. Lorsque j’ai reçu la citation je me suis approché de Pathé Dia qui l’a appelé et Bril lui a dit qu’il ignorait qu’il y avait de la pub et des sponsors derrière. En somme, il pensait qu’il a des sous derrière. Mon intention n’est pas de nuire de jeunes artistes », a-t-il ajouté pour se défendre. A l’en croire, si Brill lui avait réclamé des sous, il aurait négocié.
Les propos de Bouba Ndour ont été confirmés par Pathé Dia qui dit avoir appelé Brill à la demande de Bouba. « Lorque je lui ai expliqué que nous voulons un extrait de moins de 30 secondes, il m’a dit que nous sommes une famille, même si je ne l’avais pas appelé je pouvais le faire », a-t-il renseigné pour décharger Bouba Ndour.
Mais pour l’avocat du rappeur, même s’il s’agit d’un extrait de 5 secondes, il faut une autorisation express. Il s’y ajoute, relève l’avocat : « le prévenu dit qu’il n’a aucun rapport avec mon client ». Sur ce, la robe noire réclame 100 millions de francs CFA car, à son avis créer n’est pas facile.
En effet, Bouba Ndour n’était pas seul dans la cause. Birane Ndour, le directeur général de la société Nestlé Sénégal et le Directeur général de la société Madrans Suar étaient également visés par la citation directe. Pour Me Ndéné Ndiaye avocat de Nestlé, son client est un cheveu dans la soupe. Il a précisé que Nestlé a acheté un espace publicitaire et non l’utilisation d’un générique. Encore que, plaide-t-il : « nous n’avons pas contracté avec Tfm et nous ne savions pas qu’on allait utiliser le générique de Brill ». Pour lui, c’est une procédure abusive et téméraire contre Nestlé qui doit être mis hors de cause. Estimant que l’entreprise a été cité abusivement et son image ternie, il réclame 200 millions à la partie accusatrice.
Pour Me Baboucar Cissé, conseil du groupe futur média et des deux prévenus, la citation est nulle. A son avis, La disposition invoquée dans la citation est inapplicable. Il a plaidé la relaxe avant de demander au tribunal de réclamer 200 millions de francs Cfa à la parte civile car, dit-il, « c’est un sabotage ».
L’affaire est mise en délibéré jusqu’au 13 avril.