NETTALI.COM- 5 ans de prison ferme, c’est la peine que risque Emmanuel Boniface Dzou, attrait à la barre du tribunal correctionnel de Dakar pour exercice illégal de médecine et homicide involontaire sur un pharmacien. Il sera édifié sur son sort le 14 avril prochain.
Exercice illégal de la médecine, mise en danger de la vie d’autrui, homicide involontaire et faux et usage de faux dans un document administratif, ce sont les lourdes charges qui pèsent sur les épaules de Emmanuel Boniface Dzou. Celui-ci, se présentant comme un cardiologue et cancérologue, a commis un acte qui aurait été fatal à son patient souffrant de la maladie du cancer.
D'après la sœur de la victime, le défunt pharmacien Dr Momar Diop a reçu une forte dose de vitamines C qui lui a fait passer de vie a trépas. Car, aussitôt qu’il a injecté au patient la dose, ce dernier a vu son état de santé se détériorer. Son pied s'est enflé. Pire, il avait des infections cutanées sur tout le corps jusqu’à ce que mort s’ensuive. C’est pourquoi elle a déposé la plainte contre le présumé faux médecin car étant convaincu que c’est ce dernier qui a tué son frère. « Mon frère était malade et il avait réclamé 3 millions FCFA pour le traitement. Il lui a administré des doses exagérées de vitamines C. », a-t-elle révélé à la barre du Tribunal correctionnel de Dakar, non sans ajouter qu’après le décès de son frangin, le sieur Dzou leur a réclamé une facture de 800.000 F Cfa. « il était en train de faire la fête le jour de l’enterrement alors qu’il disait que mon frère était son ami », dénonce-t-elle en pleurs.
Des accusations battues en brèche par le prévenu qui clame haut et fort être un médecin diplômé des universités ukrainiennes. Il dit être un généraliste et dispose d’une spécialisation en maladie dégénérative au Canada. Mais, avoue-t-il : « je n’ai que des attestations ».
Sur son non-inscription au tableau de l’Ordre des médecins du Sénégal, le prévenu a évoqué la méconnaissance de la législation sénégalaise. Ce, même s’il déclare avoir exercé à l’hôpital Principal de Dakar, à Philippe Maguilène Senghor et sans qu’il ne soit interpellé sur ça. Dans le même sillage, il a confié être vendeur de compléments alimentaires et non des médicaments avec la collaboration du défunt.
Dans son réquisitoire, le parquet a fait savoir que le prévenu est certes médecin mais, il ne remplit pas les conditions pour l’exercer au Sénégal. Estimant qu’il est impliqué dans la mort du patient, il a requis 5 ans de prison ferme contre lui.
Pour Mes François Senghor et Alioune Badara Ndiaye, si leur client n'avait pas de diplôme, il n'aurait pas exercé dans une structure étatique. Pour eux, c’est la négligence professionnelle et l’exercice illégal qu’on peut reprocher à leur client qui connaitra son sort le 14 avril prochain.