NETTALI.COM- La Banque mondiale prévoit un ralentissement de la croissance économique en Afrique subsaharienne.
Les économies d’Afrique subsaharienne peinent à se relever de la récession de 2020 induite par la pandémie de coronavirus (COVID-19). Pire, le continent est maintenant confronté à de nouveaux défis économiques, exacerbés par l’invasion russe de l’Ukraine. En effet, la dernière édition du rapport Africa’s Pulse de la Banque mondiale, une analyse semestrielle des perspectives macroéconomiques à court terme de la région, prévoit une croissance de 3,6 % pour 2022, en baisse par rapport aux 4 % enregistrés en 2021. Ce ralentissement, informe-t-on s’inscrit dans un contexte régional marqué par la persistance de nouveaux variants de la maladie à coronavirus (COVID-19).
Il s’y ajoute l’inflation globale, la perturbation des chaînes d’approvisionnement et les chocs climatiques. « La montée des cours mondiaux des matières premières, qui s’est accélérée depuis le début du conflit entre la Russie et l’Ukraine, vient s’ajouter aux autres défis économiques de la région », mentionne le communiqué de presse. Lequel signale que les économies d’Afrique subsaharienne risquent fort d’être touchées par le durcissement de la conjoncture mondiale et une réduction des flux financiers étrangers vers la région.
En outre, l’analyse relève que la hausse des prix du carburant et des denrées alimentaires se traduira par une inflation à la hausse dans les pays africains. « Les personnes pauvres et les populations vulnérables seront les plus touchées, en particulier dans les zones urbaines. Dans le contexte actuel d’instabilité politique accrue, on peut craindre que davantage de troubles civils n’éclatent du fait de l’inflation entraînée par les prix de l’énergie et de l’alimentation », indique-t-on dans le document de presse. « Alors que les pays africains se trouvent confrontés à une incertitude persistante, à la perturbation de l’approvisionnement et la flambée des prix des engrais et des produits alimentaires, les politiques commerciales peuvent changer la donne en garantissant la libre circulation des denrées alimentaires à travers la région », souligne Albert Zeufack, économiste en chef de la Banque mondiale pour l’Afrique.
« Avec des marges budgétaires limitées, les décideurs doivent se tourner vers des options innovantes comme la baisse ou la suppression temporaire des droits à l’importation sur les denrées alimentaires de base, pour venir en aide à leurs concitoyens », ajoute non sans indiquer que l’étude note que la reprise demeure inégale, incomplète et à géométrie variable à travers la région.