NETTALI.COM - Le décès de Astou Sokhna en couches , à l’hôpital Amadou Sakhir Mbaye de Louga , continue de susciter des réactions. Cette fois-ci c’est l’intersyndicale des travailleurs dudit établissement de santé qui brise le silence. Et c’est pour réclamer le limogeage du ministre de la Santé et de l’Action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr.
"Nous sommes les premiers à réclamer que la justice fasse la lumière dans cette tragédie", a martelé Souleymane Loucar, porte-parole du jour de cette intersyndicale (Sames, sutsas, syntras, satsus), lors d’un point de presse tenu. ce jeudi 14 avril.
Des agents de santé dont la responsabilité serait engagée dans le décès de la patiente en couches au service de la maternité de l’hôpital de Louga ont déjà fait l’objet d’une suspension temporaire.
"Etant donné que l’enquête est en cours, ainsi que les auditions, nous souhaitons qu’elle aille à son terme, en l’occurrence jusqu’à l’autopsie. C’est seulement à ce stade que l’opinion sera édifiée (…) sur cette affaire et que toutes les responsabilités seront définies", dit-il.
Le porte-parole de l’intersyndicale dénonce les "mesures conservatoires" prises par la tutelle.
"Ces sanctions préjudiciables handicapent lourdement le fonctionnement déjà précaire de la maternité qui ne compte que deux gynécologues contractuels et 15 sages-femmes", révèle Loucar. Non sans exiger la démission du ministre de la Santé.
"Monsieur Le Président de La République vient de limoger notre Directeur. Dans un pays où la justice place tous les citoyens au même niveau, le ministre de la Santé et de l’Action Sociale devait alors être démis de ses fonctions, s’il n’a pas daigné lui-même présenter sa démission. Plus que quiconque, il est responsable de la situation actuelle, qui fait de nos concitoyens, patients comme personnels de santé, des victimes de plusieurs années de manquements. Toute faute doit être sanctionnée et nous demandons à ce qu’elle le soit, toutefois nous exigeons que cela soit fait de manière impartiale et au terme d’une enquête rigoureuse, situant les différentes responsabilités à tous les niveaux", a-t-il laissé entendre.
D’après lui, ces agents sont d’honnêtes personnels de santé qui ont voué leur vie à soigner, à guérir et à alléger les peines de leurs concitoyens.
"L’erreur consistait à ériger les personnels de l’hôpital de Louga en responsables des maux dont souffre la population sénégalaise. Cela serait injuste, malhonnête et contreproductif", dit-il.
En réponse aux "mesures conservatoires", l’intersyndicale des travailleurs de l’hôpital a décidé, dès aujourd’hui, de suspendre toutes "les participations aux activités de soins à la maternité qui ne répondent pas aux normes qualitatives requises".