NETTALI.COM - Hier, le nouveau maire de Thiès a fait face à la presse pour présenter l’audit fait de la gestion de l’équipe municipale sortante. Les irrégularités notées sont nombreuses.
Talla Sylla n’avait presque plus de mobilier de bureau. Il avait un petit matelas sur lequel il s’asseyait pour travailler. Il n’empêche, il semblait tenir au renouvellement du mobilier et matériel administratif de son équipe. Ainsi, il a dégagé une enveloppe de 19 974 450 FCFA. Seulement, l’on ne retrouve pas le matériel acheté. En conférence de presse hier, le nouveau maire de Thiès, Dr Babacar Diop a informé que la ligne budgétaire concernant le mobilier et matériel exécutif “est de loin la plus problématique identifiée dans l’exécution «déclarée» du budget 2021. Pour rappel, il est déclaré dans l’exécution du budget 2021 qu’un montant de 19 974 450 FCFA a été utilisé pour une acquisition de mobilier de bureau.
"Or, lors de l’inventaire général que nous avons effectué sur l’ensemble du mobilier dont dispose la mairie, nous n’avons constaté aucun renouvellement de mobilier durantl’année2021’’.Pis,“la dernière acquisition de mobilier date de 2014. Ce qui contraste totalement avec l’acquisition déclarée en 2021. D’où la question suivante : à quoi a servi le montant de 19974450FCFAdéclaré comme nouvelle acquisition de mobilier en 2021 ? “, se demande Dr Diop.
En outre, la ligne de carburant est tout aussi problématique. En effet, informe le remplaçant de Talla, “un montant de plus de 70000000 FCFA a été utilisé comme carburant de fonctionnement en dix mois alors que seulement trois voitures de l’administration ont été fonctionnelles durant cette période, soit près de 230 000 FCFA, l’équivalent de dépenses de carburant par jour pour seulement trois voitures fonctionnelles ’’.Que dire également de ce mur de clôture du cimetière de Balabey 2 qui aurait couté 19 937 280 FCFA. “Après vérification, il s’avère que non seulement les coûts des travaux ont été excessivement sur évalués, mais que l’enveloppe totale a été versée au fournisseur alors que ce dernier n’a même pas exécuté le tiers des travaux qui devaient être faits’’.
Par ailleurs, des espaces appartenant à la Mairie ont été loués à la CBAO, à la Sonatel et à EMG à des prix jugés dérisoires suivant la réglementation en la matière. Par exemple, la CBAO occupe un terrain urbain de 800 m2 à distraire du TF 6000 / TH sis à Randoulene Nord.’’Le bail est consenti pour une durée de 30 ans, signé le 01/Juillet/2003, moyennant un loyer de 6 000 FCFA le m2 par an (soit500FCFAlem2parmois); ce qui représente un montant annuel global de 4 800 000 FCFA. Or, le décret n°2010-400 du 23 mars 2010 a fixé le prix du mètre carré sur cette voie à 40000FCFApar an(soit3300FCFA le m2 par mois). Autrement dit, en applicationdudécretn°2010-400du 23 mars 2010, la CBAO devrait payer un montant annuel de 32 000 000 FCFA, soit un manque à gagner annuel de 27 200000FCFA’’, selon DrBabacar Diop. Des pertes aussi énormes sont notées dans les contrats de la Sonate et d’EMG. Un autre contrat qui pose problème est celui liant la mairie de ville à Mickey Land. “Pour l’exploitation de l’espace en question, le premier contrataétéconclule1er janvier2015 entre Mickey Land et la Mairie Thiès Ville pour une durée de 2 ans. Il était prévu que le contrat établi pouvait être renouvelé à la demande du Preneur. Le dernier renouvellement a été établi le 1erjanvier 2019 pour une durée de 5 ans. Ainsi, en application de l’article10 du chapitre V du dernier contrat liant les deux parties (Mickey Landet la Mairie Thiès-Ville), l’équipe municipale a motivés a décision de rompre le contrat par trois constats: Non-paiement de la redevance de location aux échéances fixées ; Défaut de mise en valeur et d’entretien des espaces verts ; Utilisation du site à des fins autres que celles prévues et acceptées par les deux parties’’.
Dr Babacar rappelle que “les recettes supplémentaires que la mairie pourrait encaisser dans une exploitation plus efficace, plus transparente de sa propriété communale et par un meilleur recouvrement des fonds qui lui reviennent de droit. Une réforme des prix appliquée sur la location des espaces de la propriété communale et une meilleure efficacité des services de recouvrement permettront d’augmenter considérablement les recettes de la mairie. Elles peuvent très raisonnablement engendrer, à très court terme, un gain net supplémentaire de 638 322 886 FCFA ; soit 412 545 000 FCFA pour la propriété communale et 225 777 886 FCFA pour les impôts communaux. Sachant que les opportunités de recettes présentées dans ce document correspondent à 50% du potentiel général existant pour la première année d’application, elles peuvent raisonnablement atteindre, selon nos prévisions, le montant d’un milliard de FCFA dans les trois prochaines années’.