CONTRIBUTION - On se renvoie mutuellement la balle entre les deux plus grandes coalitions politiques actuellement au Sénégal à savoir celle de la mouvance présidentielle Benno Bok Yaakar et celle de l'opposition Yewwi Askan Wi sur la validité de leurs candidatures respectives. N'étant pas dans les secrets de Dieu on ne peut malheureusement pas dire objectivement qui a raison ou qui a tort.
Toutefois, et ça c'est ma conviction, quand la loi nous cause problème, il faut s'en referer à l'esprit qui la sous-tend. Le parrainage est un filtre pour ne pas se retrouver avec une pléthore de candidats. Alors si à la date limite des dépôts on a un nombre acceptable, on peut autoriser les listes à compétir sans problème. Ce qui collerait parfaitement avec l'esprit de cette loi.
Relativement à la loi sur la parité, un petit lifting s'impose quant à son application. En soi elle n'est pas mauvaise car elle donne de réelles chances aux femmes, longtemps laissées en rade dans les instances de décisions. Le seul bémol, c'est son application mécanique ("Homme/femme" ou "Femme/homme" ainsi de suite) et non numérique ou proportionnelle.
En conséquence, ma proposition est d'appeler toutes les parties à un grand consensus, d'autoriser toutes les listes qui ont fait l'effort de se conformer aux lois, mêmes celles rejetées la première fois. Je crois que cela nous éviterait des affrontements inutiles et donnerait à tous l'opportunité de choisir nos députés avec une plus large gamme. C'est ça aussi la démocratie. Quand on bombe le torse et que l’on se dit majoritaire, on ne devrait pas avoir de problème à gagner quel que soit le nombre d'adversaire en face. C'est cette recette que je propose au sept juges du conseil constitutionnel pour faire œuvre de sagesse. Je le sais et vous l'avez sûrement relevé, ce n'est pas une solution miracle, exempte de reproches mais juste un effort, une piste pour sortir de l'impasse politico juridique dans lequel on s'est embourbé. Merci au doyen Kane, ancien député qui partage aussi cette recette.
Me NDIAYE Massamba Alassane
Greffier à la Cour d'Appel de Dakar