NETTALI.COM - Yewwi Askan Wi persiste à accuser l'administration de faire dans le double-standard, en ne notifiant pas à Benno bokk yakkar un surplus de parrainages et le non-respect de la loi sur la parité. Khalifa Sall et Cie dénoncent un acharnement contre leur coalition et mettent en garde contre les conséquences politiques "de ce comportement de la Dge et du ministre de l'Intérieur".
Tard dans la soirée ce lundi, la coalition Yewwi Askan Wi a rencontré la presse pour se prononcer sur l'actualité brûlante liée au processus électoral, devant le spectre du rejet de sa liste nationale. Modérateur des débats, l'ancien ministre d'Etat Habib Sy a introduit le mandataire de la coalition Déthié Fall, qu'il appelle affectueusement "le procureur général de Yewwi Askan Wi".
L'ex-sherpa de Idrissa Seck , à l'entame de son propos, a rappelé qu'on lui refuse toujours l'accès à la Direction générale des élections (Dge) pour faire remplacer Fama Mbengue, après que Anta Touré a été sur la liste des suppléants. Il reproche à l'administration, particulièrement le commissaire Abdou Aziz Sarr, de se substituer aux juges pour prendre des décisions, comme s'il voulait conforter la thèse du mandataire de Benno bokk yakaar, tendant à faire invalider la liste du grand cadre unitaire de l'opposition. Dethié Fall reproche aussi au ministre de l'Intérieur de n'avoir pas encore notifié au mandataire de Benno bokk yakaar les manquements supposés établissant que la coalition présidentielle a violé la loi sur la parité et que cela invalide sa liste. "Je leur ai dit prenez vos responsabilités, ça ne passera pas! Nos allons également prendre les nôtres. Une administration qui veut se substituer au Conseil constitutionnel, une administration qui a montré de manière profonde qu'elle est partie pose problème ", met en garde Déthié Fall. Il déclare les commissaires Abdou Aziz Sarr et Ndiaye et monsieur Niane responsables de tout ce qui se passera au Sénégal.
L'ancien maire de Dakar, Khalifa Ababacar Sall, interpelle le peuple sénégalais en affirmant que "c'est le pays qui est en danger". L'ancien chargé des élections du Parti socialiste, sous Abdou Diouf, rappelle qu'au lendemain des élections de 1993, l'administration a perdu beaucoup de prérogatives, relativement à l'organisation des élections parce que son rôle charriait beaucoup de soupçon. Il revient sur toute cette période allant de la création de l'ONEL à la nomination en 2012 d'un ministre chargé des élections, après que cette prérogative fut retirée à Ousmane Ngom. "C'est la première fois dans l'histoire électorale du Sénégal qu'on ait autant de problèmes. On parle même de cacophonie. Malheureusement, l'administration sénégalaise est en train de faillir et elle a failli déjà", ajoute M.Sall, soulignant que "celui qui est inéligible, peut être remplacé". "Le caractère complet de la liste se constate au moment du dépôt. Il y a une jurisprudence qui date de 2001. Ce n'est pas la liste qui est sanctionnée, c'est le candidat qui est condamné", mentionne-t-il encore.
"Il est hors de question que cette forfaiture puisse passer", avertit-il, annonçant, pour finir, un rassemblement populaire pour faire face.