NETTALI.COM - Les services du FMI ont conclu avec les autorités sénégalaises un accord au titre de l’instrument de coordination de la politique économique, la facilité de crédit de confirmation, l’accord de confirmation et la requête d’une augmentation de l’accès au financement
Une équipe du Fonds monétaire international (FMI), dirigée par M. Edward Gemayel, a mené des discussions, du 19 au 22 avril à Washington DC et du 5 au 17 mai à Dakar, sur l’augmentation de l’accès au financement au titre de l’accord de confirmation et de la facilité de crédit de confirmation, au titre de la cinquième revue du programme appuyé par l’Instrument de coordination de la politique économique et sur les deuxièmes revues au titre de l’Accord de confirmation et de la Facilité de crédit de confirmation.
À l’issue de la mission, M. Gemayel a fait la déclaration suivante :
« À la suite de discussions productives, les services du FMI sont parvenus à un accord avec les autorités sénégalaises sur les politiques économiques et financières susceptibles de favoriser l’approbation d’une augmentation de l’accès aux ressources au titre de l’accord de confirmation et de la facilité de crédit de confirmation, ainsi que sur la conclusion de la cinquième revue au titre de l’instrument de coordination de la politique économique et des deuxièmes revues au titre de l’accord de confirmation et de la facilité de crédit de confirmation. A l’approbation des revues par le Conseil d’Administration, 161,8 millions de DTS (environ 216,8 millions de dollars) seront mis à la disposition du Sénégal. L’examen par le conseil d’administration du FMI est prévu fin juin 2022, après assentiment de la direction du FMI.
« L’économie sénégalaise a débuté l’année 2022 avec une croissance très dynamique. Cependant, la flambée des cours mondiaux des produits pétroliers et des denrées alimentaires causée par la guerre en Ukraine, combinée au ralentissement de l’activité économique chez les principaux partenaires commerciaux du Sénégal dû en partie aux sanctions de la CEDEAO contre le Mali, devraient entrainer un ralentissement de la croissance du PIB réel à environ 5% en 2022 (contre 5,5% initialement prévu). L’inflation devrait atteindre 5,5 %, tirée par la hausse des prix des denrées alimentaires et de l’énergie.
« Les autorités sénégalaises ont adopté une loi de finances rectificative pour intégrer des dépenses supplémentaires de subventions à l’énergie, de salaires de la fonction publique, des transferts monétaires aux couches les plus vulnérables de la population et de sécurité nationale. Ces nouvelles dépenses porteront le déficit budgétaire à 6,2 % du PIB, contre 4,8 % du PIB dans la loi de finances initiale. Les autorités sénégalaises et les services du FMI ont convenu d’un ensemble de mesures pour éviter les dérapages budgétaires et garantir que le déficit des finances publiques converge vers sa cible de 3 % du PIB d’ici 2024, conformément aux orientations du Conseil des Ministres de l’UEMOA.
« Le gouvernement a fait des progrès dans la mise en œuvre de son programme soutenu par le FMI. Tous les critères de réalisation à fin décembre 2021 ont été respectés, à l’exception de celui sur les recettes fiscales dû, en partie, à la mise en œuvre limitée des mesures fiscales adoptées dans la première loi de finances rectificative de 2021. Un des trois objectifs indicatifs a été atteint. La proportion de contrats de marchés publics conclus sans mise en concurrence a continué de dépasser le plafond du programme. Les services du FMI soulignent l’importance de limiter le recours à une telle pratique pour garantir un meilleur rapport qualité-prix dans les dépenses publiques et saluent l’engagement des autorités à revoir le code des marchés publics afin de réduire le nombre de contrats de marchés publics conclus sans mise en concurrence. Sur le plan structurel, quatre des huit repères structurels ont été réalisés. La publication du rapport spécial de la Cour des comptes concernant les dépenses liées à la COVID‑19 a pris du retard et devrait être disponible en juillet 2022.
« Avec un espace budgétaire limité, les autorités doivent mieux cibler leur soutien à la population et améliorer la mobilisation des recettes intérieures pour préserver la viabilité de la dette publique. À cet égard, les services du FMI félicitent les autorités sénégalaises pour avoir mis l’accent sur l’élargissement et le développement du registre national unique, qui permettra de mieux répondre aux chocs futurs par des mesures plus ciblées. Les services du FMI encouragent également les autorités à accélérer la finalisation d’une feuille de route crédible pour supprimer progressivement les subventions au secteur de l’énergie. Ils estiment en outre que la stratégie des recettes à moyen terme devait être mise en œuvre de manière plus résolue pour renforcer la mobilisation des recettes intérieures.
« Les services du FMI saluent les efforts en cours en vue d’aligner le cadre de lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme (LBC/FT) sur les normes internationales et la volonté des autorités à accorder plus d’attention à la question de la sécurité alimentaire. Ils encouragent les autorités sénégalaises à parachever le cadre réglementaire et institutionnel pour la gestion des recettes issues de l’exploitation des ressources du pétrole et du gaz en amont de la préparation de la loi des finances 2023. Enfin, les autorités sénégalaises et les services du FMI conviennent de la nécessité d’accélérer la restructuration du groupe de La Poste.
« Les services du FMI tiennent à remercier les autorités sénégalaises et ses autres interlocuteurs pour leur excellente coopération et pour les échanges francs et constructifs qui ont eu lieu pendant cette mission, et réaffirment le soutien du FMI au Sénégal.
« L’équipe a rencontré M. le Président Macky Sall ; M. Abdoulaye Daouda Diallo, Ministre des Finances et du Budget ; M. Amadou Hott, Ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération ; Mme Assome Aminata Diatta, Ministre du Commerce et des Petites et Moyennes Entreprises ; M. Moussa Baldé, Ministre de l’Agriculture et de l’Équipement rural ; M. Ahmadou Al Aminou Lo, Directeur national de la BCEAO ; M. Saër Niang, Directeur général de l’Autorité de Régulation des Marchés publics ; et d’autres hauts fonctionnaires et personnel de la BCEAO. L’équipe a également tenu des discussions productives avec certains partenaires au développement. »