NETTALI.COM  - A quelques semaines des législatives prévues le 31 juillet, c'est un véritable dialogue de sourds qui s'installe entre Macky Sall et la principale force de l’opposition. Pourtant, tous les observateurs s'accordent sur le fait que le Sénégal s'achemine tout droit vers un chaos électoral. 

Ça dure depuis de nombreuses semaines. Entre la coalition Benno Bokk Yakaar et l'inter-coalition Yewwi-Wallu, on se regarde en chiens de faïence depuis l'étape des dépôts de listes et le rôle  -pour le moins trouble- joué par la Direction générale des élections (Dge) avec la bénédiction du ministre de l'Intérieur. Après avoir vu le Conseil constitutionnel suivre le ministre de l'Intérieur et invalider sa liste des titulaires investis sur la proportionnelle, Yewwi askan wi a choisi de mener le combat sur le terrain. A ses appels à manifester, Benno Bokk Yakaar a répondu par un discours guerrier. "Nous ferons face. Force restera à la loi", crient régulièrement Aminata Touré et compagnie.

Cette surenchère entre les deux grandes coalitions fait craindre le pire. Surtout au lendemain de la mobilisation réussie de Yewwi askan wi à la Place de la Nation. Et beaucoup espéraient un discours d'apaisement de la part du chef de l'Etat. Mais ce qui s'attendaient à un discours d'apaisement, un appel au calme et au dialogue ont vite déchanté. Macky Sall ne veut pas se laisser intimider. Ainsi quand Ousmane Sonko lance : "Si Yewwi ne participe pas à ces élections, il n'y aura pas d'élections au Sénégal", le chef de Benno Bokk Yakaar lui répond comme pour relever le défi : "Dire qu'il n'y aura d'élection, ça c'est devant nous." Avant d'ajouter sur Radio France internationale (Rfi) : "De toutes façons, le pays va faire ces élections, le Conseil constitutionnel a décidé." Mieux, il tranche définitivement : "Si vous faites une liste qui ne respecte pas ce que dit la loi, elle est éliminée."

Pour beaucoup d'observateurs, cette sortie de Macky Sall ferme la porte à toute possibilité de dialogue. Autrement dit, le dialogue de sourds se poursuivra jusqu'aux législatives. Ce qui laisse planer une forte tension sur la scène politique. Mais pour d'autres, Macky Sall ne fait que répondre au défi de Yewwi askan wi et que la possibilité de dialoguer existe toujours. Mais l'emprisonnement de Cheikh Abdou Mbacké Bara Doly, tête de liste de Yewwi-Wallu dans le département de Mbacké, ne risque pas de faciliter les choses. D'autan qu'aucune bonne volonté ne se signale pour rapprocher les deux camps. Pis, Yewwi askan wi appelle encore à manifester vendredi prochain.  A qui va profiter ce bras de fer ? L'avenir nous édifiera.