NETTALI.COM - Le Sénégal, le Togo et la Côte d'Ivoire sont les trois pays sur 15 qui ont émis, la semaine dernière à Accra, au Ghana une réserve sur un amendement de la CEDEAO consistant à renforcer la démocratie en Afrique. La révélation est de Cheikh Tidiane Dièye. Selon le leader du mouvement "Avenir Sénégal Bi Nu Beug" qui a rencontré la presse ce jeudi 16 juin, ces amendements stipulent que les "Chefs d’Etat, membre de la Cedeao n'auront plus le droit d'exercer plus deux mandats, et qu'il est interdit de modifier la Constitution à six mois des élections".
Après le limogeage surprenant de certains de ses alliés suite à leur déclaration sur un éventuel 3ème mandat, le président Macky Sall vient de mettre sur la table un élément portant à croire qu'il nourrit l'intention de briguer un nouveau mandat en 2024.
En conférence de presse ce jeudi, Cheikh Tidiane Dièye renseigne que Sénégal, le Togo et la Côte d'ivoire sont les trois pays sur les quinze de la CEDEAO qui ont refusé de signer, la semaine dernière, à Accra, au Ghana un amendement du protocole de l'organisation sous-régionale sur la démocratie et la gouvernance.
D'après monsieur Dièye, ce protocole devrait notamment imposer la limitation des mandats présidentiels à deux ainsi que l'impossibilité pour les États membres de modifier la loi électorale dans les 6 mois qui précèdent une élection.
A en croire l'un des leaders de l'opposition, Macky Sall, Alassane Ouattara et Faure Gnassingbé sont, donc, les trois seuls chefs d'État de la CEDEAO qui ont fait émettre des réserves à l'amendement qui a été soumis à l'appréciation des ministres des Affaires étrangères des pays membres. Non sans rappeler qu'en 2011, cet amendement du protocole de l'organisation sous-régionale sur la démocratie et la gouvernance avait été présenté. Sur les 15 pays de la CEDEAO, seuls le Togo et la Gambie avaient émis une réserve.
Il dit que lors du référendum de 2016, il avait été fixé la limitation des mandats à deux. "Nul ne peut faire plus de deux mandats de cinq ans".
En somme, Dr Cheikh Tidiane exige de l'Etat du Sénégal qu'il lève sa réserve afin de convaincre le Togo et la Cote d'Ivoire à faire de même. Sinon, "d’ici le 3 juillet, si les trois pays campent sur leur décisions, cette disposition de la CEDEAO ne sera pays adoptée. Ce qui serait déplorable pour la démocratie en Afrique".
Par ailleurs, Cheikh Tidiane Dièye déplore l'interdiction de la marche de l'opposition prévue ce vendredi par le Préfet de Dakar. Pour le leader du mouvement "Avenir Sénégal Bi Nu Beug", cette interdiction est "illégale" tout en rappelant qu'en 2012, Macky Sall avait appelé les Sénégalais à le rejoindre dans la rue pour faire face au régime de Wade. "Un acte non qualifié d'insurrectionnel, alors pourquoi la marche de ce vendredi serait-elle insurrectionnelle", s'interroge-t-il.