NETTALI.COM - Plusieurs décisions rendues dernièrement par les magistrats ont été contestées par une partie de l'opposition sénégalaise, sur fond de tensions politiques croissantes en direction des prochaines législatives. Par la voix de Yaham Lèye, magistrat et porte-parole du ministère de la Justice, le gouvernement sort de sa réserve et met en garde.
Le ministère de la Justice a fait une déclaration, ce vendredi 24 juin, dans les locaux de l'institution. Cela, aux fins d'aborder le contentieux pré-électoral en direction des prochaines législatives dans un contexte où l'opposition conteste plusieurs décisions rendues par des magistrats à divers niveaux.
Cette rencontre avec les journalistes est animée par le magistrat Yakham Lèye, porte-parole du ministère de la Justice. Ce dernier, à l'entame de son propos, a déclaré: « malgré la survenance, par moments, de tensions politiques sporadiques, il est important de relever que le peuple sénégalais et la classe politique, en particulier, ont toujours su surmonter les divergences de vues, pour préserver l’essentiel, à savoir cette volonté de vie commune qui a été et qui doit demeurer l’essence et le ciment de notre Nation. L’État du Sénégal s’est ainsi illustré, et depuis longtemps, comme l’une des démocraties les plus inclusives, notamment par son attachement à la liberté d’association et d’expression érigée en droit fondamental par la Constitution, mais également son option assumée pour le pluralisme politique. »
Ainsi, précise-t-il sa pensée : « (…) la loi étant impersonnelle et générale, nul ne saurait s’en affranchir, pour quelque motif que ce soit, au risque de compromettre la paix et la concorde sociales ou de mettre en péril la vie d’honnêtes citoyens et la propriété d’autrui. Toute personne a le droit de contester une décision, qu’elle soit administrative ou judiciaire, et la loi a aménagé des procédures diverses et appropriées pour garantir à tout citoyen qui le souhaite, le recours à une juridiction ou autorité judiciaire indépendante ».
Le ministère, se dressant en rempart, ajoute : « Nul n’a intérêt à l’affaiblir, et tous devraient contribuer à la soutenir et la renforcer. Elle est l’incarnation de l’équilibre entre la puissance de l’État et l’exercice des libertés individuelles et collectives, mais aussi le garant de l’effectivité de la règle de droit et du respect, par chaque individu, des droits et de la propriété d’autrui ».
Pour finir, M. Lèye souligne : « la justice ne peut pas et ne doit pas être distribuée au gré de surenchères médiatico-politiques ou des besoins contingents de quelques personnes, quel que soit le bord où elles se situent. Elle doit demeurer intransigeante par rapport aux principes qui la gouvernent. Elle ne cherche ni à plaire, ni à déplaire et ne saurait non plus être intimidée ou distraite. L’obéissance à la loi et le respect de l’autorité de l’État sont des exigences aussi légitimes que l’est l’exercice des libertés et des droits fondamentaux ».