NETTALI.COM - La dame S. Diallo au lieu de S. Dramé qui a été interpellée, il y a de cela quatre jours pour les faits d’enlèvement d’une fillette, a été déférée, jeudi 1er juillet au parquet. Lors de ses différentes auditions, elle a varié dans ses déclarations et l’exploitation de son téléphone a permis de découvrir dans sa galerie 64 photos de bébés.
À l'issue de sa garde à vue d'une durée totale de 96 heures, la dame S. Diallo qui a été interpellée, il y a de cela quatre jours pour les faits d’enlèvement d’une fillette, a été présentée au procureur de la République près le tribunal de grande instance de Pikine, jeudi.
Selon nos informations, lors de son audition, des incohérences ont été notées dans ses propos. D’après des sources, l'exploitation de son téléphone portable, par des agents de la Division spéciale de la cybersécurité, a livré tous ses secrets. Elle a pu révéler 64 photos de bébés stockées dans sa galerie et qui en disent long sur son obsession à enfanter. Elle a ainsi fait l'objet d'une signalisation à la Division de la police technique et scientifique (DPTS). Les renseignements d'archives reçus de cette entité de la police, attestent qu'elle est inconnue du fichier nominal.
Par ailleurs, à l'issue de son troisième interrogatoire, la nommée S. Diallo, auteure de l'enlèvement de la fillette Aida Diagne, est largement revenue sur ses déclarations antérieures pour finalement révéler sa vraie identité.
D’après les mêmes sources, elle a précisé se nommer S. Diallo au lieu de S. Dramé. Qu’elle est commerçante, mariée sans enfant. Elle a déclaré devant les enquêteurs disposer d'une carte nationale d'identité CEDEAO qu'elle a rangée dans ses bagages sans connaitre l'emplacement exact.
Elle a en outre déclaré être établie à Dakar depuis plus de sept ans, contrairement aux sept mois avancés, lors de son premier interrogatoire. Elle a également ajouté avoir séjourné à Fass Mbao pendant deux ans, à Bène Baraque et à Pikine Icotaf durant sept mois. Dans la même veine, elle a déclaré avoir travaillé en qualité de ménagère, de 2016 à 2021, à Derklé, auprès d’une dame du nom d’O. Doucouré.
D'ailleurs, ses déclarations ont été confirmées par la sus nommée entendue par les limiers, dans le cadre de cette enquête. Analysant son comportement subtil, poursuivent les sources, elle a, au cours de l'interrogatoire, tenté de faire croire à l'enquêteur qu'elle n'a pas agi seule dans cette entreprise d'enlèvement facilitée par une dame non identifiée qui lui avait promis de lui remettre une fillette dont les parents n'avaient pas les moyens de la prendre en charge, aux fins de l'adopter.
Cette version alambiquée des faits a d'ailleurs été servie par la mise en cause à son époux basé en Allemagne. Ce dernier a naturellement cru à cette histoire fomentée par son épouse. Pour davantage ferrer celui-ci, elle lui a envoyé les photos de la fillette Aida enlevée en lui faisant croire qu'elle serait la fille promise par la femme démunie. Dans la même dynamique, elle a souvent approché la fillette Mame Diarra de sa voisine Sadio Kane, domiciliée dans le même immeuble, au rez-dechaussée, avec le même modus operandi. Elle ne cessait de lui demander par des messages audios, les photos de celle-ci.
Entendue, cette dernière a confirmé ces faits avant de déclarer avoir été stupéfaite de voir la dame S. Diallo qui n'a jamais enfanté, porter sur son dos une fillette le mardi 21 juin dernier, alors qu'elle lui avait fait part de ses difficultés à procréer ! Après l'avoir interpellée, cette dernière lui a déclaré que c'est sa nièce, la fille de sa grande sœur hospitalisée, qui la lui a confiée pour garde. Pour rappel, après six jours d’anxiété, de recherches intenses et générales, la fillette Aida Diagne a été finalement retrouvée le 25 juin dernier à Pikine Icotaf par les limiers du commissariat de police de Pikine.
Selon des informations du journal, le samedi dernier, ces derniers ont été avisés, par une source anonyme, de la présence dans un appartement sis à Pikine Icotaf, d'une dame qui n'a jamais enfanté et qui gardait une fillette dans son appartement. Sur le champ, puisqu’ils étaient sur cette affaire depuis des jours, une équipe a été envoyée sur les lieux. Guettant en vain la sortie de la dame pour vérifier l’information, l’équipe d’intervention a dû entrer dans l’immeuble. L'appartement de la présumée ravisseuse était fermé à clef, renseignent des interlocuteurs. Après avoir toqué à plusieurs reprises à la porte, sans aucune réaction de la dame enfermée chez elle, cette dernière a finalement décidé d'ouvrir la porte, parce que les limiers ont usé de subterfuges, lui faisant croire être intéressés par des tissus de marque qu'elle vendait.
La découverte fut sans appel, puisque la fouille de l'appartement a permis de voirla fillette recherchée en train de dormir dans la chambre à coucher de la dame. Suffisant pour qu’elle soit embarquée et conduite au siège du commissariat, pour les besoins de l’enquête.