NETTALI.COM- Les leaders de la coalition Yewwi askan wi ont reporté leur dernière manifestation grâce à la médiation qui a été entamée par des acteurs de la société civile, des hommes d’affaires et des guides religieux. Alioune Tine livre les secrets de ces médiations.

Devant le Jury du dimanche, Alioune Tine, fondateur d'Africa Joom Center est revenu sur les détails des pourparlers qui ont convaincu les leaders de Yaw Askan Wi de revenir à de meilleurs sentiments et de suspendre leur dernière manifestation qui était prévue le 29 juin dernier. « Disons que c’est un concours de circonstances. On a sauvé la situation bien avant même. Avant la décision du Conseil constitutionnel, nous avons alerté en disant que celle-ci ne devrait pas avoir comme conséquences des violences, aussi avoir comme conséquence ce que l’on peut apercevoir comme un recul de la démocratie… Le 23 juin on avait commencé à rencontrer les acteurs politiques. Avec Babacar Fall du Gradec, nous avons rencontré les gens de YAW. C’était très dur. Après, on devait rencontrer le président de la République qui devait voyager mais il nous avait mis en contact avec le ministre de l’Intérieur », a raconté Alioune Tine au micro de Iradio.

Il poursuit : « c’est le lendemain que Babacar Ngom m’a appelé pour qu’on aille ensemble voir le khalife des Mourides pour lui demander d’intervenir. Serigne Mountakha nous a reçus avec une très grande sympathie avec des paroles très fortes sur la paix. Nous étions très inquiets en allant le voir, mais nous sommes sortis soulagés.  Nous étions persuadés que ça allait aboutir à une solution heureuse. C’est après notre rendez-vous avec le guide religieux que le ministre Antoine Diome m’a appelé ».

En sus de ces médiations, Alioune Tine pense que ce qui a été déterminant, c’est la clameur globale parce qu’il y a eu des intellectuels et des universitaires qui ont réagi. Beaucoup de segments de la société sont intervenus. Selon Alioune Tine, même les vendeurs de moutons ont réagi pour dire qu’ils sont là. « Je crois que les leaders de Yaw ont pris acte de l’analyse du contexte. Ils ont également un sens des responsabilités aigu en acceptant d’aller aux élections avec la liste de leurs suppléants, en se conformant à la décision du Conseil constitutionnel. Ils ont apprécié la situation et écouté les populations, les chefs religieux, la société civile. C’est la marque de la spécificité sénégalaise en matière de démocratie », a fait-il relevé, remarquant que l’opposition a été très légaliste par rapport à cette manifestation. « On a eu une très bonne discussion avec la majorité. Avec Benno, il y a de fortes recommandations qui sont sorties de nos échanges. J’étais agréablement surpris d’ailleurs quand ils ont dit qu’il faudrait que l’on évalue ce qui s’est passé, que l’on examine les textes, évalue le processus pour voir ce qu’il faut corriger. Ils nous ont assuré aussi que s’il y une charte de la paix, ils sont prêts à la signer ».