NETTALI.COM - Poursuivie pour abus de confiance, escroquerie et faux et usage de faux, A. S Niang, est accusée d’avoir détourné 26 millions de francs Cfa, au préjudice de son employeur. Reconnue coupable des faits, elle a écopé de deux ans avec sursis et 20 millions de francs CFA à verser à la partie civile.
Née en 1977, A. S. Niang a comparu à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar pour abus de confiance, escroquerie portant sur 26 millions de francs CFA et de faux et usage de faux en écriture privée de commerce au préjudice de son désormais ex patron Samir Fawaz. Une affaire qui marque la fin d’une collaboration de 24 années. Quid des faits ?
Il ressort des éléments discutés devant le prétoire que la prévenue, comptable dans la société du plaignant, faisait , à chaque fois que ce dernier devait faire des dépense un chèque avec un stylo effaçable et consigne la somme qui la convient. Heureusement, M. Fawaz gardait les souches. De fil en aiguille, elle a détourné l’argent. Son ex-patron finit par découvrir ses magouilles. Face à lui, elle reconnaît les faits avant d’être conduite au commissariat de Thionk.
Devant les policiers, elle passe également aux aveux. C’est cette même attitude qu’elle a tenue hier à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar. A. S. Niang a expliqué les raisons qui l’ont poussée à détourner toute cette somme. À l’en croire, elle était sur tous les fronts au sein de l’entreprise. “C’est moi qui gérais le personnel, le volet administratif et financier aussi. Ma faute a été d’avoir réglé certains problèmes avec l’argent de la société. Les employés qui avaient besoin de prise en charge, je leur venais en aide avec l’argent qui était destiné à l’Ipres. Car l’entreprise n’est pas encore immatriculée’’, a raconté la prévenue.
S’agissant des chefs de faux et usage de faux en écriture privée de commerce, elle explique : “Je lui faisais signer des chèques destinés à l’administration fiscale. C’était des chèques au porteur avec un montant précis. Je mentais sur le montant déclaré.’’ N’étant pas seule face à cette situation, son vieux père qui était dans la salle et qui a assisté à ses aveux, a versé la somme de 10 millions à la partie civile tout en donnant l’engagement de solder toute la dette de sa fille.
Sensible à l’effort du vieil homme, l’avocat de la partie civile qui souhaitait réclamer 40 millions pour toute cause de préjudice confondue, s’en est limité à 20 millions de francs CFA. Tout en exhortant le tribunal, même s’il reconnaît que ce n’est pas son rôle, à être bienveillant à l’endroit de la prévenue.
Le parquet considère que les faits sont graves et que l'action civile ne doit pas prendre le dessus sur le pénal. Il a requis une peine d’emprisonnement de six mois dont un mois ferme.
La défense a, pour sa part, sollicité une application bienveillante de la loi. “En sus de ce malheur qui s’est abattu sur la famille Niang, la maman de la prévenue a eu un accident vasculaire cérébral suite à l’arrestation de celle-ci. Son père, qui ne dort plus depuis que sa fille est écrouée, est sur le point de vendre sa maison qui vaut 200 millions de francs CFA’’, renseigne Me Ndiogou Ndiaye.
Le juge a reconnu coupable à la prévenue avant de la condamner à deux ans avec sursis. En sus, Mme Niang doit verser à la partie civile la somme de 30 millions de francs CFA en guise de dommages et intérêts. La contrainte par corps a été fixée au maximum.